Le Dernier Exorcisme (2010) L’horreur à nouveau filmée comme si on y était…

Créer un faux documentaire ultime qui impliquerait le spectateur au plus prêt de la peur et de l’horreur vécue par les protagonistes : telle fût l’idée de départ que le papa des Hostel Eli Roth (que l’on a vu manier la batte de baseball avec brio dans Inglourious Basterds) décida de lancer. Un projet de film qu’il pourrait produire et vendre dans le monde grâce à son expérience dans le domaine, avec un réalisateur choisi par ses soins. L’heureux élu pour accomplir cette mission fût Daniel Stamm, dont ce dernier exorcisme est le premier film, après avoir mis sur pied un documentaire sur le suicide qui fit grand bruit : A Necessary Death.

Dans ce genre d’exercice horrifique on a déjà eu le droit à de bonnes références qui ont su marquer leur époque : la terreur tout ce qu’il y avait de plus radicale dans le terrifiant et sans retour Cannibal HolocaustLe projet Blair Witch qui fit frémir plus d’un cinéphile à sa sortie ; ainsi qu’un huit clos qui tourne au film de zombie, prenant et crispant, dans le splendide REC du duo espagnol Balaguero et Plaza.

La mission faire peur est-elle alors réussie? Pour moi, pas le moins du monde, à part une petite scène qui m’a bien fait sursauter… par contre il risque fortement de devenir culte pour un public, dont je fais partie, qui n’hésite pas à s’envoyer quatre voire cinq bons gros films Z ou des nanars (genre Anaconda 3 avec David Hasseloff…) pendant un samedi soir alors que nos copines se font une réunion Tupperware…

Pourquoi donc cet engouement? Le film arrive sans mal à nous faire participer émotionnellement parlant à la descente aux enfers que l’on nous propose. L’ambiance chaude, drôle et chaleureuse du début se transformera très lentement mais sûrement en un pur moment de tension qui éveillera notre instinct de survie et d’envie de connaitre le pourquoi du comment. Mais pas seulement ; c’est aussi pour ses idées de mise-en-scène vraiment fun et inventives, comme le moment où la possédée s’empare de la caméra pendant la nuit pour faire une descente punitive mortelle. Ses trouvailles visuelles et sonores sans cesse renouvelées aident à la mise en abîme du tout. Mais surtout pour son côté geek dont l’introduction de Eli Roth sur les bonus du dvd vous donnera une excellente idée. Donc mise-à-part l’attente de l’effroi qui ne viendra jamais, on prend un sacré panard à suivre le destin de cette petite fille si gentille qui morfle pour notre plus grand bonheur!

Oubliez donc la notion de terreur et plongez, avec le révérend Cotton Marcus et l’équipe de tournage qui le suit, dans un magnifique film d’horreur graphique et prenant.