Céline (FNAC Rive):
POUR! Au mois d’octobre dernier, une chanson vint immobiliser le globe entier par sa magie et la voix particulière de son interprète. Certains l’ont suivie de près, et d’autres sans qu’on leur ait demandé leur avis tant Lana Del Rey a hanté les magazines, radios, les critiques et discussions devant le buzz créé avec sa chanson Video Games. La chanteuse, de son véritable nom Lizzie Grant, est une New Yorkaise qui s’est établie à Londres âgée de 25 ans. En s’imposant, cette demoiselle a malgré elle créé une horde de fans prêts à la défendre corps et âme et été accueillie du jour au lendemain en tant que star, artiste, ou même femme fatale qui plus est a révolutionné la musique. Seulement, lorsque qu’un artiste rencontre un succès sidérant, l’autre côté des paillettes miroite toujours des mauvaises langues. Dès le début, la « gangsta Nancy Sinatra » s’est retrouvée refrainement critiquée, tant par ses lèvres bombées qui ont éveillé moultes soupçons sur leur véracité que par son succès qui semble, pour certains, avoir été préparée au complot, comme pour d’autres il fût spontané et indiscutablement mérité. Deux stars critiquées inlassablement ceux deux dernières années, j’ai nommé Amy Winehouse et autre Michael Jackson, ont une fois leur décès vu toute critique estompée et sont remontés à nouveau sur un piédestal. Alors, mort à Lana Del Rey?
Gyslain (FNAC Fribourg):
CONTRE! Le mouton ne fait pas qu’orner le col des manteaux de cuir dans cet hiver (musical) interminable. Le mouton est aussi celui qui se laissera guider jusqu’aux abattoirs sans résistance apparente. Le même qui porta aux nues les Anna Calvi, Duffy ou Gabriela Cilmi il n’y a pas si longtemps. En matière de Rock’n’roll – le phénomène au sens large – la recette alchimiste est bien gardée, peut-être même qu’elle n’existe pas vraiment, en fait. Faire un bon disque, ça veut dire quoi? Être une icône, ça veut dire quoi? Aux dernières nouvelles, le sens de ces deux formules a pris fin il y a longtemps, perdu quelque part dans l’insouciance et la spontanéité des 70’s. Aujourd’hui, tout a changé. On perdrait à peine un John Lennon que l’on voudrait le remplacer par le premier binoclard venu. Grave erreur. Il y a un peu plus de six mois s’éteignait Amy Winehouse, pour beaucoup diva trash – qui finira seule avec son goulot – quasi programmée pour mourir à 27 ans. Comme Jim Morrison, comme Brian Jones, comme Janis Joplin, comme Jimi Hendrix. Mais on parle d’une autre époque là… Au milieu de tout cet abattage, le marché du disque souhaitait bien fêter la disparition d’untel, à sa façon: la remplacer illico presto. Après tout, un ravalement de façade vaut bien la chandelle de nos jours, mais arriver en « Blue Jeans » ne suffira pas, James Dean a déjà fait le coup. L’erreur de la presse, c’est d’avoir vendu la peau Lana Del Rey avant de l’avoir tué. Quoique. Inutile de s’épancher, sa musique est jolie, léchée, calibrée, pleine d’artifices – sur album plus qu’en (saturday night) live – soit la réponse du berger Del Rey à la bergère Adèle. Multi-platinée pour ce « Born to die » aux connotations multiples, même si on lui préfère largement la sincérité d’une Cat Power, espérons une chose: que la guerre des maisons de disque ne finisse pas par avoir raison de la santé d’une star fulgurante à la moue boudeuse… et refaite? A défaut d’adhérer ou d’adorer, on est en droit de s’inquiéter.
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