Mes amis, l’heure est sombre.
Monsieur George Romero, le roi, le maître de l’horreur est décédé paisiblement cette nuit à l’âge de 77 ans. Que vous soyez fan incontesté de zombies comme moi ou juste en recherche de quelques frissons le vendredi soir avec des amis, vous ne pouvez ignorer le personnage qui se cache derrière la réalisation des films de morts-vivants les plus légendaires de cette décennie.
Petit retour sur une anthologie de l’horreur.
La nuit des morts-vivants, 1968.
Premier film de George Romero. L’histoire commence dans un cimetière de Pennsylvanie. Barbara et son frère Johnny ont fait une longue route pour venir se recueillir sur la tombe de leur cher papa qui est enterré dans leur ville natale. Sur fond de chamaillerie familiale, la terre va commencer à trembler et des créatures revenues de la mort vont se mettre à la poursuite de la pauvre Barbara et de son frérot. Ça crie, ça court, ça tombe, pataboum, du sang, des zombies et Ben, routier à ses heures perdues qui arrive et qui va essayer de sauver sa peau et celle de Barbara en se barricadant dans une maison.
Le topique est simple mais tout le génie de cette réalisation réside dans le peu de moyen entrepris pour le film à l’époque (moins de 100’000 dollars) et les convictions personnelles de Romero habilement insérées dans le scénario.
En effet, Ben le routier est joué par Duane Jones, acteur afro-américain. Il était assez rare et audacieux pour l’époque de choisir un acteur de couleur, surtout pour jouer un des rôles principaux. George clamait qu’il l’avait engagé pour son talent, mais la fin terrible du personnage tué par un policier qui le confond avec un zombie souligne les problèmes et tensions raciales de l’époque. Et malheureusement celles d’aujourd’hui encore.
Certains ont également vu dans plusieurs films de Romero une satire de la guerre du Vietnam. Les zombies jouant le rôle d’envahisseurs.
Le succès a été présent pour ce premier film indépendant et a donné naissance à 5 suites dégoulinantes de goules et d’hémoglobine : Zombies (1978), Le jour des morts-vivants (1984), Le Territoire des morts (2005), Chroniques des morts-vivants (2008) et Le Vestige des morts-vivants (2009). Il a d’ailleurs donné son accord pour un remake de la Nuit des Morts-vivants fait par son collègue et ami Tom Savini sorti en 1990.
Le travail de George Romero est intemporel. Là où plusieurs choisissent le sexe et la violence gratuite afin de produire des films en chaîne, il préfère personnifier ses convictions sociales et politiques. Il a osé l’horreur en temps de censure et a réussi dans chacun de ses films à imposer ses opinions et ses visions avant-gardistes, le tout en épouvantant ses spectateurs. Car la réalité est souvent bien plus effrayante que la fiction. Et si au final, ce n’était pas nous les zombies ?
On pourra toujours se consoler sur les bonnes séries de zombies récentes telles que Walking Dead ou Z Nation qui ont pris inspiration des films du maître Romero.
Mais jamais, au grand jamais, on ne t’oubliera George.
Merci pour tout.
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