Depuis la mort de sa femme, gravement brûlée dans un accident de voiture, Robert, un grand chirurgien esthétique (Antonio Banderas), travaille en secret chez-lui à la conception d’une peau artificielle. Avec la complicité de l’employée de maison Marilia (Marisa Paredes), le médecin va trouver un cobaye humain et faire des essais sur celui-ci…
D’entrée de jeu, n’ayons pas peur des mots: Pedro Almodovar est un génie du cinéma à l’égal d’un Fellini ou d’un Bunuel (pour citer un de ses compatriotes).
Son dernier film ne déroge pas à la règle, réalisation de grande classe, très sobre ( le sujet l’imposait, d’ailleurs). Jeu des acteurs (et actrices) dirigés à la perfection, avec ici un Banderas froid et distant, personnage imbu de lui même.
La star américaine n’avait plus travaillé avec Almodovar depuis vingt ans. C’est avec plaisir qu’elle a tourné avec le maestro, acceptant un cachet revu à la baisse par rapport aux critères d’Hollywood.
Almodovar est reparti du mythe de Prométhée ou sa version plus moderne, Frankenstein, sans oublier au passage une touche de cynisme à la « Nip-Tuck », reflet de notre époque. Autre référence évidente, celle des « Yeux sans visage » de Franju.
Sans dévoiler l’intrigue on dira qu’il est question ici d’assouvir une vengeance, mais le film va au delà et Almodovar brouille les pistes habilement. Il est plus question ici d’identité et de sa perte, mais j’en ai déjà trop dit…
Depuis longtemps, Almodovar a rangé ses éclats de couleurs baroques, au profit de la profondeur et la subtilité, ce qui n’exclut pas le fait qu’il continue de traiter des sujets qui remuent et dérangent.
Un classique définitivement!
En prime deux entretiens en bonus du dvd avec Banderas et Almodovar.
Laisser un commentaire