Foncièrement, des mecs qui traquent les malfrats à cheval ne peuvent pas être mauvais. C’est pour ça qu’on aime le Canada. Ok, y’en a bien qui assomment des bébés phoques, mais qu’importe, la fourrure n’est plus tendance. Arcade Fire n’a pas besoin de ces oripeaux qui grattent, qui puent et qui piquent… Ce groupe Canadien-nord Americain a inventé un son sans rougir.
Juin 2010, au culot, ils rassemblent 10000 fans sur le parking d’un supermarché de Montréal. Tabernacle, la ménagère en perd son argo et son caddie. La troupe (ils sont 7) emmenée par Régine Chassagne et les frères Butler (Will et Win) est le casse-tête chinois des bons disquaires. Comment définir Arcade Fire? Basons nous sur une communauté similaire de la fin des 60’s: The Band. Pas vraiment le genre à tirer des plans sur la comète, mais plutôt un groupe que tout le monde envie et qui remplit les stades malgré lui.
Depuis la sortie « The Suburbs » (le 30 juillet), la critique s’excite comme une puce(lle) mordue d’un renard en chaleur. 3ème disque, 3ème succès. Après « Funeral » et « Neon Bible », Arcade fire dit banco et se fend d’une église flambant-vieille de Montréal pour mettre en boîte sa nouvelle galette. Ambiance… La troupe est têtue et elle a raison. Trop de béni-oui-oui dans le Rock d’aujourd’hui, combien disparaissent car pas à la hauteur des promesses? Arcade Fire est adulé: Bowie, Peter Gabriel… et surtout les irlandais de U2. « Bono le clown », un brin nostalgique, propose même aux Butler d’ouvrir leurs concerts du 360° tour. Y’a pire comme semi-baptême du feu.
A la fois dense (trop pour certains), mais moins fouillis que leurs précédents disques, »The Suburbs » est un album taillé pour la grande vie. Mixage et production sont cette fois-ci ultra léchés, symbole du passage dans la cours des grands. Emprunt de mélancolie, Butler chante « son » spleen (« We used to wait », « Suburban War ») de la banlieue et des villes nord-américaines à la manière d’un Springsteen (période « Darkness… »), sonnant parfois même comme un cousin éloigné du « Heroes » de David Bowie (« Half light II »). Abuser des synthés peut parfois tourner à l’indigestion, Arcade Fire va plus loin: Prendre le meilleur des Cure et de My Bloody Valentine et on obtient « Ready to start » et « Empty room », claques rythmiques monumentales. Régine, tête pensante du groupe (c’est bizarre dit comme ça, oublions l’homonyme des nuits pigalliennes) s’éclate au chant et aux violons (« Sprawl I » d’une tristesse absurde, « Sprawl II » on essuie ses larmes à moitié) et fait prendre à son groupe la dimension qu’on attendait. « The Suburbs » est un immense disque cérébral qui appuie encore plus sur la face du Rock. La tête hors de l’eau, on les supplie de continuer ainsi. Merci Arcade Fire.
Extraits à écouter ici: « The Suburbs » – « Ready to start » – « Half light II »
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