Dans la collection « Les maitres italiens » chez SNC voici trois nouveaux titres.
« Mes Chers amis(Amici mei) » 1975 de Mario Monicelli.
Demandé à maintes reprises ces dix dernières années en magasin, « Mes chers amis » voit enfin le jour en édition francophone!
Cette coproduction franco-italienne(monnaie courante à l’époque), nous permet de voir réunis à l’écran Bernard Blier et Philippe Noiret en compagnie de Ugo Tognazzi entre autres. Noiret doit d’ailleurs sa popularité en Italie à ce film.
A l’instar du « Husbands » de Casavettes, on y suit un groupe d’amis en vadrouille.
Ici, un groupe de quinquagénaires fatigués de la routine de leur vie, ils s’offrent un dernier baroud d’honneur.
Ayant toujours fait les quatre cents coups et mille et une crasses de collégiens, ils sont restés à l’âge de dix ans dans leurs tête.
Il y a le journaliste Perozzi(Philippe Noiret), le chirurgien Sasarelli(Adolfo Celi), le noble ruiné Mascetti(Ugo Tognazzi), le patron de café Necchi(Duilio Del Prete)) et l’architecte Melandri(Gastone Moschin).
Pour situer, la scène des claques administrées aux voyageurs à la fenêtre du train, notamment, a marqué les esprits et fait des émules à l’époque.
« Les complexés(I complessi) » 1965 film a sketches. Dino Risi, Franco Rossi et Luigi Filippo D’Amico.
A la grande époque de la comédie italienne tous les grands cinéastes et acteurs se connaissaient et s’appréciaient mutuellement.
Comme il y avait du travail pour tout le monde, il n’était pas rare que lors d’une veillée un sujet soit évoqué, discuté et finalement adapté à l’écran et pas forcément par son instigateur, sans jalousie ni rivalité aucune.
D’où, ce concept de film à sketches.
« Une journée décisive »
Dans le premier sketch, Raganelli(Nino Manfredi), un employé d’une chaine de magasin va profiter d’un voyage d’entreprise pour déclarer sa flamme à Gabriella sa collègue de bureau.
Tout commence bien mais ça va se gâter avec le fiancé de la bien aimé et la fin est impitoyable….
« Le complexe de l’esclave nubienne »
Le professeur Preovi(Ugo Tognazzi), père de famille nombreuse et très à cheval sur sa réputation, de plus radin et jaloux de surcroit.
Son sang ne fait qu’un tour lorsqu’il apprend que sa jeune et prude épouse, a tourné une scène dénudée dans un péplum avant de se marier avec le professeur.
Il doit à tout prix détruire toute trace de ce « pêché de jeunesse ». Sa quête du négatif sera fatale!
« Guillaume-Dents-Longues »
Bertone(Alberto Sordi) passe avec grand succès toutes les étapes d’un concours pour devenir le présentateur du journal de vingt heures et cela malgré un sérieux handicap(sa dentition de cheval). Il est très cultivé, malin et sa diction est parfaite, rien ne l’arrête…
En bonus la comédie italienne racontée par René Marx.
« Bonsoir, mesdames et messieurs(Signore, Signori, buonanotte) »1976. Film à sketches. Luigi Comencini, Nanni Loy, Luigi Magni, Ettore Scola et Mario Monicelli.
Le milieu des années 70 sonne un peu la fin de la comédie italienne. Présenté comme un programme de télévision ce film à sketches est un des derniers longs métrages marquants du genre. C’est d’ailleurs Marcello Mastroianni qui interprète le présentateur, faisant le lien entre les 6 sketches.
Le sketch d’une leçon d’anglais montre un agent secret tuant un embassadeur africain et étant supprimé lui-même par sa prof, elle-même agent de la CIA.
Appelée à la rescousse pour une fausse alerte à la bombe, la police corrompue, fait exploser une vraie bombe pour sauvegarder sa réputation et…supprimer un comptable gardé prisonnier dans les caves.
A Naples, un prêtre fustige la contraception, un enfant écoute son discours. Sur le chemin de sa maison on rencontre toute la misère du monde. L’enfant finit par se suicider en se jetant d’un balcon. Le débat télévisé qui suit, présente un scientifique développant les théories de Swift, préconisant de manger les enfants.
Un général pris d’un besoin urgent va rater le défilé militaire auquel il devait assister, après avoir perdu ses médailles et s’être sali pour les récupérer dans la cuvette, il opte pour le suicide.
On suit la journée d’un retraité(joué par Ugo Tognazzi), fier, aux moyens très limités mais ayant plein d’astuces pour économiser sur tout, marcher au lieu de prendre le bus par exemple.
Finalement le journaliste va le faire craquer avec l’évocation du mot « filet », comme dans un filet mignon.
Un « quiz show » fait se mesurer des personnes, à qui atteindra le comble de la misère.
L’élection du pape voit les évêques se supprimer entre-eux. Reste la voix d’un d’entre-eux, à l’article de la mort(Vittorio Gassman)-qui pourrait faire pencher le verdict.
Las, les évêques doivent élire-provisoirement croient-ils-le convalescent. En fait le dignitaire se faisait passer pour mourant…
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