Chaque lundi, aux alentours de 16h30, votre humble serviteur Florian De La Fnac chronique un manga de son goût: une découverte, un classique ou une curiosité.
Cette semaine : La colline aux coquelicots de Chizuru Takahashi et Tetsuro Sayama, chez Delcourt.
Ce mercredi, sort dans les salles obscures La colline aux coquelicots, le dernier dessin animé des Studio Ghibli. A cette occasion, Delcourt édite pour la première fois en français le manga du même titre qui a inspiré Goro Miyazaki. Datant de 1980, cette œuvre complète nous fait découvrir une autre facette du shojo.
Umi est une jeune fille en fleurs, tout ce qu’il y a de respectable. Miliaire, son père a disparu en mer et sa mère a abandonné sa famille pour fuir aux États-Unis. Seule avec sa grand-mère, elle gère la maison familiale, qui accueille plusieurs pensionnaires de tous horizons. Également lycéenne, elle essaie tant bien que mal de tout gérer de front, toujours avec enthousiasme et bonne humeur. L’intrigue se développe lorsque l’emblématique ancien foyer des élèves, le Quartier latin, est menacé de destruction. Umi s’engage pour sa préservation et rencontre ainsi Shun. Une romance douce va naître entre eux, mais un secret de famille va vite venir l’entacher.
Manga à l’humour loufoque et léger, La colline aux coquelicots est une surprise pour le lecteur peu friand de shojo que je suis. En effet, ici pas de mièvreries, ni d’humour pantouflard et frénétique, mais un récit d’abord dramatique, puis comique, dans la plus pure tradition des manga des années 1970. L’intrigue suit une trame certes classique, mais n’en tire pas moins un grand force émotionnelle de ses personnages et de leur interactions, contrairement aux shojo contemporains qui enchaîne les situations répétitives et stéréotypées. On a même parfois l’impression d’être devant un roman russe, qui nous parle d’une époque difficile, mais profondément humaine. Mais, La colline aux coquelicots est surtout le premier manga a donné la part belle aux femmes. En adéquation avec les problématiques de son époque, Chizuru Takahashi et Tetsuro Sayama nous parlent de l’implosion du modèle familial traditionnel, de la future place de la femme et d’une société en pleine mutation capitaliste.
Ce mélange de drame, de comédie et de social font de ce manga une curiosité étonnante, qui nous ouvre une de plus les yeux sur une période charnière du Japon, tout en nous faisant sourire et peut-être pleurer.
Toujours à l’occasion de la sortie de La colline aux coquelicots sur nos écrans romands, c’est cette-ci Glénat qui nous propose le livre officiel du film, qui résume l’intrigue, accompagné d’une multitude de captures du film. On y découvre les moments clés avec des couleurs sublimes et éclatantes. Et même si le trait Ghibli est toujours le même, surtout au niveau des personnages, les décors sont, eux, encore plus éblouissants qu’à l’accoutumée. On a presque l’impression d’être devant une peinture, tellement les nuances sont maîtrisées et l’ambiance de l’époque restituée. On a, du coup, encore plus hâte de découvrir ce nouveau long-métrage !
http://www.youtube.com/watch?v=tVnW2Dk4zdg
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