Aujourd’hui, pour le fun, on va s’intéresser à une famille un peu à côté de la plaque en Nouvelle-Orléans. Et c’est le génie de William Friedkin, papa de l’Exorciste premier du nom mais aussi de French Connection (et moult bons autres), qui va nous conter cette « sale histoire », comme disait si bien Albert Dupontel ! Le réalisateur américain revient au long métrage pour mon plus grand plaisir car, depuis son excellent Bug - c’était quand même il y a 6 ans -, il ne nous avait rien pondu ! Si, quand même quelques épisodes de séries TV comme Les experts. Par contre, vraiment rien pour ses fans. Bref, il ressort de sa tanière pour le meilleur, toujours avec son sens aiguisé de la mise en scène et de la mise en abîme, dans un film dont la noirceur n’a d’égale que la folie des protagonistes de l’histoire repoussant certaines limites de l’horreur humaine… Vous serez avertis !!!
Alors, un film pas trop déprimant, au final ?
Un plongeon sans retour dans un récit très sombre, il est vrai ! Mais de A à Z intensément envoûtant dans l’enchaînement de ses séquences et sa montée en tension, toujours plus oppressante. Un monde dans lequel la survie implique tous les sacrifices possibles et dans lequel on agit d’abord et on pleure sur les conséquences après. Une spirale de ratages en tous genres dont l’ouverture sur la nature du début se clôturera sur un huis clos absolument traumatisant. Alors la maîtrise technique pleine de froideur du metteur en scène et la classe absolue d’un Matthew McConaughey absolument impérial dans certainement un de ses plus beaux rôles nous plonge dans cet effroi avec certains pics d’intensité à peine croyable. Sans oublier LE Emile Hirsch de Into the Wild qui joue les simplets avec un naturel qu’il ne faut pas oublier de lui reconnaître : )
Une chronique sociale qui dépeint une Amérique malade, gangrenée par une population qui n’arrive plus à trouver des pistes pour survivre, pour se construire. Une chute libre intégrale pour tous, sans espoir d’un jour où penser au lendemain. Si le film va très loin dans la représentation graphique de la violence, et que parfois on sent un peu de complaisance dans toute cette saleté, la gratuité ne prend jamais le pas sur l’envie de conter et de nous faire comprendre.
Je ne peux donc que vous recommander de faire appel au grandissime Killer Joe pour régler le cas d’une petite soirée durant laquelle un thriller bien noir, au côté social dont on prierait pour qu’il ne soit que fiction, vous tenterait ^^
On quitte le navire avec deux mots sur le bonus ?
Et bien… ils ne sont vraiment pas nombreux et on aurait aimé entendre parler l’auteur du statut indépendant de la production de manière plus approfondie, loin de la grande fête foraine verrouillée qu’est Hollywood. On se contentera donc de quelques interviews de l’équipe oscillant entre la promo et quelques anecdotes intéressantes. Un excellent film dont on attendait une interactivité plus étoffée.
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