Le groupe Aliose est un séduisant duo de genevois qui n’ont pas dit leur dernier mot. Faisant penser à froid au concept de groupes actuels mixtes comme The Do, The Kills ou encore Angus et Julia Stone, Aliose n’ont pourtant rien à envier à ces derniers. Leurs textes francophones sont littéralement habités et d’une plume authentique, qui se faufilent méticuleusement sur des mélodies aussi heureuses qu’ombrageuses.
Le groupe, formé de Alizé Oswald et Xavier Michel, s’accapare à merveille la scène et le studio. Dès la sortie de leur premier album auto-produit en 2009 ‘Aliose’ le bouche-à-oreille se créé et la magie opère… Rencontre à l’occasion de la conférence de presse du festival Les Créatives où le groupe donnera un concert le 20 novembre à la Salle Communale de Onex à Genève.
On perçoit une immense différence de maturité entre ‘Aliose’ et votre dernier album studio ‘Le Vent A Tourné’. Comment l’expliquez-vous?
Xavier: Nous avons beaucoup plus affirmé notre identité en tant que duo pour cet album. Le premier a été voulu très minimaliste, avec la participation de musiciens venant principalement du jazz.
Alizé: Un travail de mixage plus conséquent a été présent pour ‘Le Vent A Tourné’. Ce qui était moins le cas du précédent, étant plus inégal au niveau de la production.
Composez-vous en tandem?
Xavier: Il n’y a pas de règle, parfois l’un vient avec une mélodie, parfois l’autre et des fois les deux.
Alizé: Les compositions les plus fortes restent celles que nous faisons à deux.
Qu’avez-vous comme projets, actuels comme futurs?
Xavier: Nous avons créé notre propre label, qui produit des disques et spectacles.
Alizé: Nous avons déjà des chansons sur le feu mais aimerions écrire plus et comme c’est sensé être l’année plus creuse entre deux albums, nous espérions avoir plus de temps, mais c’est pas si évident que ça, comme on joue quand même beaucoup. Notre dernier album est sorti en 2012 et notre live sorti l’année passée a aidé, mais nous avons quand même eu beaucoup de scènes cette année et des événements dans nos vies respectives.
Over-bookés, donc?
Alizé: Quand même!
Xavier: Nous nous sommes dispatchés dans plusieurs projets à côté. Nous avons entièrement composé et écrit le dernier disque de Maria Mettral, étant mine de rien douze chansons qui nous on pris du temps et de l’investissement, que nous avons de plus co-produites. J’ai également travaillé cette année sur une comédie musicale qui sortira bientôt, intitulée »Au Hasard des Faubourgs » (ndlr: dont nous vous invitons à participer à la récolte de fonds Wemakeit ici). Je me suis occupé de tout l’aspect écriture et composition et le projet sera monté à partir de mi-octobre avec la sortie également d’un album de 31 titres.
Vous avez reçu un nombre conséquent de divers prix, en Suisse, Roumanie et notamment en France. Vous imaginez la suite vers l’hexagone?
Xavier: Nous avons par ailleurs reçu plus de prix en France qu’ailleurs. Il est vrai que lors de nos passages là-bas nous avons eu l’impression d’avoir un bon retour.
Alizé: Pour le prochain album, il est sûr que de le sortir en France serait fantastique étant donné que nous chantons en français. Mais on a beau se dire que la France est à côté, les choses ne fonctionnent tout de même pas de la même manière. Même si trouver un label pourrait être une piste bien qu’elle ne soit pas aisée, il y a plein de petits groupes qui finissent dans des tiroirs car la promotion n’est pas toujours assurée correctement par le label. Or si tu tiens tes rennes, il y a plus de chances qu’il se passe quelque chose et tu sais au moins ou tu vas et pourquoi tu y vas.
Xavier: Il nous faudrait trouver un partenaire sur place. Au niveau fonctionnement par contre, les choses se font tellement différemment qu’en Suisse qu’on ne peut pas y appliquer notre modèle ou on gère tout, en France. Certaines régions nous réinvitent, on a fait des belles dates à Paris, de beaux festivals, plein de choses. Mais nous n’avons toujours aucun partenaire car malgré quelques essais, nous n’avons toujours pas trouvé chaussure à notre pied. On fonctionne complètement à l’humain et nous n’avons pas eu de déclic jusque là.
Alizé: Ou alors on ne s’est pas sentis en confiance. Nous sommes beaucoup plus portés par des rencontres artistiques, à l’époque Louis Bertignac ou récemment Maxime LeForestier.
Alizé, vu que nous sommes dans le thème aujourd’hui, que penses-tu de l’image des femmes dans la musique actuelle?
Alizé: Il est vrai que c’est rare et galère. Former une équipe technique féminine est difficile, parfois en tournée je me retrouve à être la seule fille. Il m’est arrivé dans certaines soirées à être la seule fille de la soirée sur scène. Mais je suis contente de le représenter.
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