Jeune, jolie et talentueuse, Irma est un peu la sensation du moment. Révélée par My Major Company, label qui donne le pouvoir aux internautes, Irma fait mentir tous ceux qui veulent enterrer l’industrie du disque. Originaire du Cameroun, bercée par les multiples facettes culturelles qui font la richesse de l’Afrique, elle publie « Letter to the world », premier album réussi où folk, pop et soul s’entremêlent. Sans prétention, généreuse, avec de la magie dans les doigts et du charme dans la voix, Irma marche à grands pas sur le chemin du succès. A l’occasion de son showcase à la Fnac de Fribourg et quelques semaines après avoir mis le feu sur le plateau de Taratata, elle s’est confiée à nous. Entretien.
Tout d’abord Irma, qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique?
Vous savez, j’ai grandi dans un pays, le Cameroun, où la musique et la culture sont très importantes. Là-bas, tout le monde grandi dans la musique. De plus, mon père m’a fait découvrir très jeune des artistes comme Manu Dibango et surtout Richard Bona. Je peux même vous dire que je considère ce dernier comme une référence, je le connais un peu, c’est un artiste qui m’inspire énormément et qui sait tout faire: guitare, piano, chant… et ça m’énerve!! (rires). Et puis, il y a un côté « bonne étoile » qui m’a donné l’envie d’y croire coûte que coûte, malgré le fait qu’il est difficile d’envisager la musique comme un métier au Cameroun, c’est plutôt assimilé à une passion.
Vous êtes maintenant produite par My Major Company (tout comme Grégoire et Joyce Jonathan, autres succès de la firme), quand vous arrivez à Paris en 2003, vous auriez imaginé une telle destinée?
C’était un rêve au fond de moi, et à force de travail et grâce au développement de sites comme Youtube, il est devenu réalité. Même si cela a été difficile de quitter mon pays et de faire comprendre à mes proches que je voulais vivre de ma musique. Une fois repérée par My Major Company, nous avons pu cadrer les choses ensemble et j’ai pu montrer à mes parents que ce projet était sérieux et bien engagé. Depuis, ils me suivent tous les jours via internet et me tiennent au courant de chaque article de presse qui me concerne! (rires).
Justement, être reconnue dans votre pays natal, est-ce que c’est un souhait bien particulier, quelque chose qui vous touche plus qu’une autre?
Bien entendu. Cela fait plusieurs années que je n’ai pas pu y retourner mais je sais déjà qu’ils m’attendent de pied ferme là-bas (rires).
On dit souvent que les nouvelles technologies ont tué le marché du disque, mais vous êtes en quelque sorte la preuve du contraire. Proposer une musique sur la toile et ensuite se faire produire par les internautes à qui ça plaît, vous pensez que cela peut être une solution d’avenir?
Oui, ou en tout cas une bonne alternative. Même si tout reste encore à faire, on peut dire merci à internet. Tout se passe sur le web de nos jours, et My Major Company tient vraiment à son concept, c’est le coeur du label. C’est le public et les internautes qui ont un gros pouvoir de décision et c’est ça l’important.
Vous êtes programmée dans plusieurs festivals d’été notamment au Paléo. Vous êtes déjà venue en Suisse?
Oui, je connais bien Genève, Lausanne et Zurich, avec une petite préférence pour cette dernière car elle me rappelle beaucoup Berlin, autre vile que j’aime beaucoup. Mais attention, apprécier la Suisse alémanique ne veut pas dire que je n’aime pas la Suisse romande! (rires). On m’a dit que le public était très chaleureux en Romandie et j’ai hâte d’être sur scène afin de mesurer tout ça. Vous savez, je trouve que l’accueil est très agréable ici, on sent un climat ambiant serein, très différent de la vie parisienne (rires).
Votre musique est fraîche, spontanée, et parle beaucoup d’amour. Alors, l’amour, un thème qui vous inspire? Un vécu qui a envie de sortir?
Les deux. Vous savez, je pense que tout tourne plus ou moins autour de l’amour. Alors ça peut être l’amour pour un pays, l’amour de quelqu’un, l’espoir… Tout à coup, une mélodie va inspirer telle ou telle sensation liée à l’amour. Vraiment, l’amour est le moteur de beaucoup de choses et ma musique baignera toujours dedans.
Vous avez fait les premières parties de Diam’s, Tété ou encore M. Ces collaborations ont-elles nourries des idées, vous ont-elles influencées en vue des prochain albums?
Oui, beaucoup. En fait, au tout début, j’avais enregistré l’album à New-York, mais je sentais que ce n’étais pas moi. Je suis revenue à Paris, j’ai fait ces premières parties et j’ai eu un déclic. J’ai voulu que mon disque sonne plus live, plus vrai, avec les imperfections que cela peut impliquer. Les capacités scéniques des artistes avec qui j’ai collaboré m’ont tout fait changer et du coup, j’ai ré-enregistré l’album.
Outre les artistes avec lesquels vous avez tourné, d’autres vous influencent-ils musicalement?
Musicalement, oui. J’aime beaucoup des artistes comme Eric Clapton ou Ben Harper, qui sont, à mon sens, généreux et en perpétuelle inspiration. Après, il y a un groupe que je vénère, c’est Queen, notamment dans les arrangements et dans les choeurs. Cela s’écoute d’ailleurs sur mon disque. Enfin, un de mes modèles scénique, c’est Keziah Jones. Ces prestations prennent une dimension de folie en live, on a tous envie de lui ressembler! (rires). Je crois que comme pas mal d’artistes, je prends vraiment beaucoup de plaisir sur scène. Chose surprenante et qui n’était pas évidente au départ car je suis plutôt de nature timide.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite?
Tout simplement de continuer à vivre un rêve éveillé, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.
Propos recueillis par Gyslain Lancement (Fnac Fribourg)
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