L’actrice française souffrait de la maladie d’Alzheimer et s’est éteinte le 28 février passé, à l’âge de 79 ans.
Elle incarne la cruauté du box-office qui peut faire passer un acteur de la gloire suprême à l’oubli le plus notoire.
DEBUTS PROMETTEURS:
Après de brillantes études au Conservatoire de la Rue Blanche, Annie Girardot commence sa carrière de comédienne au théâtre à la prestigieuse Comédie Française.
Elle se distingue dans deux films aux côtés de Gabin; « Le Rouge est mis » et « Maigret tend un piège »(tous deux en 1957).
Puis elle est choisie pour tourner aux côté de Delon dans « Rocco et ses frères »(1960) de Luchino Visconti.
Elle épouse son partenaire, Renato Salvatori, avec lequel elle aura une fille, Giulia.
Comme pour beaucoup de comédiens de sa génération, au début des années 60 sa carrière se divise entre les tournages sur des films italiens et des productions françaises.
GOUAILLE POPULAIRE ET FEMINISME:
Le succès populaire arrive déjà à la fin des années 60.
dès lors, sa présence à l’affiche d’un film assure le succès de celui-ci, elle est par ailleurs une des actrices les mieux payées du métier et en 1979 sa cote dépasse même celle de Romy Schneider, Signoret, Delon, Belmondo ou Ventura. Etonnant , non?
Elle s’illustre dans des comédies, chez Michel Audiard: « Elle boit pas(…) »(1970), ou aux côtes de Louis De Funes « La Zizanie » de Claude Zidi(1978). Sans oublier « Tendre poulet » de Philippe de Broca(1977) et sa suite « On a volé la cuisse de Jupiter »(1980).
Mais aussi dans des rôles dramatiques, comme « Mourir d’aimer »(1971) d’André Cayatte ou « La Gifle »(1974) de Claude Pinoteau) avec Ventura avec la toute jeune Isabelle Adjani.
Ses rôles dans des professions à priori plutôt interprétées par des hommes à l’écran(chaffeur de taxi/médecin/commissaire de police), lui vaudront la sympathie des féministes.
La consécration arrive en 1977 avec un César d’Interprétation qui récompense la comédienne pour « Docteur Françoise Gailland » de Jean-Louis Bertucelli.
MAIS PLUS DURE SERA LA CHUTE…
Les années 80 seront une traversée du désert, elle monte des spectacles musicaux avec son ami Bob Decout et se met en tête de chanter, avec des résultats peu convaincants.
Ce seront des échecs l’obligeant à hypothéquer sa maison.
Viennent s’ajouter à ces soucis d’argent le décès de sa mère et le problèmes de drogue de sa fille.
Dès 85 le cinéma ne fait plus appel à elle.
RETOUR SOUS LES PROJECTEURS ET EPILOGUE:
Heureusement, Claude Lelouch, un vieil ami avec qui elle avait tourné(« Un homme qui me plaît ») la fait jouer dans les « Misérables »(1995), ce qui lui vaut un César du second rôle. Tout le monde se souvient de son bouleversant discours:
« Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement… éperdument… douloureusement. Et votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte. »
Un an plus tard elle est présidente du jury des Césars, puis Michael Haneke fait appel à elle à deux reprises respectivement pour « La Pianiste »(2001) et « Caché »(2005), mais alors surviennent les premiers signes de la maladie.
En 2005 il interprète d’ailleurs une personne touchée par cette maladie dans « Je préfère que l’on reste amis » d’Eric Toledano et Olivier Nakache.
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