Paul Greengrass et Matt Damon… Deux hommes, l’un réalisateur et l’autre acteur, par qui le miracle peut arriver. Et pas n’importe comment, car depuis les deux derniers volets de la trilogie Bourne qu’ils ont réussi à re-dynamiser pour en faire des films d’espionnage de haute facture, les deux hommes se connaissent bien. Et malgré que ça soit le vingtième film sur le conflit armé en Irak (dixit Wikipédia) on avait le droit d’attendre beaucoup de ce nouveau métrage…
La Green Zone en Irak
Et on se retrouve là avec un grand film d’action qui déménage sur fond de politique !
Le premier constat que l’on peut se faire quant à la réalisation est que la caméra ne tient jamais en place très longtemps! En effet ça bouge dans tous les sens, ça zoome, ça tremble, ça suit les protagonistes de très près en caméra embarquée et j’en passe! Mais il faut savoir que tous ces artifices utilisés le sont, par le réalisateur anglais, depuis ses débuts dans le septième art. En effet avec Bloody Sunday (un incontournable si vous ne l’avez pas encore découvert!), petit film indépendant qui va bouleverser les conventions avec un sens de la réalisation hors du commun, on découvre ce style très nerveux de mise en situation. Narrant les événements qui ont conduit à la séparation de l’Irlande, il va construire son métrage comme un documentaire de manière très brute. Sans effets spéciaux mais au plus proche de « l’action » avec sa caméra. Et dès lors on assiste, bouche-bée, à un spectacle qui restera pour moi un des plus immersifs de ma carrière de cinéphile. Et ce n’est que lui-même avec ses deux Jason Bourne et son Green Zone que ces sensations renaîtront par la suite… en tout cas aussi brillamment mis en scène.
La pochette du Blu-Ray
On pourrait aussi comparer ceci, par moments, à un jeu vidéo. Certaines scènes nous sont présentées en « première personne » (ou FPS pour les gamers) où la caméra est à la place de l’acteur comme si elle était ses yeux, ça donne quelque chose de très intense! D’ailleurs les fans de ce genre de situations vont en avoir pour leur argent. Le rythme est soutenu et ça nous met dans une ambiance prenante et un tempo hallucinant. On a réellement la pression pendant certains moments clefs du film et la musique est là pour en mettre encore une couche!
Et là vous vous dites que seuls les fans d’action vont prendre leur pied dans tout ça. Mais non, pas seulement! Car le but de Damon dans le film est de rétablir la vérité sur le fondement de la guerre et les armes de destruction massive. Pourquoi ont-ils été envoyé sur tous ces sites pour trouver quelque chose qui visiblement n’existe pas? Qui est la source de ces informations? Pourquoi le mensonge plane-t-il constamment et tout n’est-il pas révélé? Il y a-t-il deux camps dans le gouvernement américain et qui croire?
Paul Greengrass et Matt Damon
Et le scénariste du film qui a aussi écrit, entre autres, les scripts de LA Confidential, Man on fire et Mystic River a fait un boulot incroyable! On vibre en suivant le tout avec une envie d’en savoir plus toujours croissante. C’est en même temps un grand coup de pied à l’administration Bush et ça fait un bien fou!
Bref, un plaisir intelligent indéniable au rythme haletant. J’espère que vous l’aimerez autant que moi!
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