Le grand public a pu découvrir la figure de Hunter S. Thompson interprétée par Johnny Depp, à travers le portrait qui le dépeignait dans le film « Las Vegas parano » de Terry Gilliam: un journaliste aux méthodes de travail et à l’approche pour le moins insolite.
Pour mémoire: couvrir le congrès de la police anti-narcotiques à Las Vegas, en étant soi-même sous l’influence des drogues mentionnées.
La méthode inventée et préconisée par le bon docteur Hunter: le « Gonzo journalisme », soit un point vue différent, une approche déjantée, à des lieues de la sacro-sainte objectivité journalistique.
Une démarche qui a fait les grandes heures de la-jadis- presse de la contre-culture, le magazine « Rolling Stone » pour lequel Thompson a été une des figures phare pendant de nombreuses années.
Mais reprenons depuis le début, comme le fait d’ailleurs fort bien le documentaire.
Le jeune lycéen et talentueux écrivain qui lit les classiques de la tragédie grecque depuis ses huit ans est accusé d’un vol qu’il n’a pas commis.
Pour échapper à la prison il s’engage dans l’Us Air Force. Puis il commence sa carrière comme journaliste sportif.
Après quelques années en Amérique du Sud pour le National Observer, il est contraint de rentrer au pays à cause de la dysenterie.
C’est la que les choses sérieuses vont commencer, il va s’installer à San Francisco où il assiste à la naissance du courant hippie.
Son premier job de terrain; suivre les Hell’s Angels pendant plus d’un an. Il en sortira un article puis un livre.
La relation, d’abord idyllique, se terminera par un passage à tabac du journaliste par les-dits « anges ».
Plus tard, Thompson porte un regard très critique sur le mouvement hippie qu’il considère-contrairement à la New Left*-comme « manquant de courage politique » et ayant peu de « profondeur artistique » en comparaison avec à la Beat Generation* dont il est pourtant issu..
Fin 67, il s’installe dans le Colorado avec sa famille près de Aspen, où il séjournera jusqu’à la fil de sa vie.
En 1968, il couvre la Convention démocrate à Chicago et commence un livre-inachevé- sur la mort du rêve américain.
L’année 72 le voit couvrir les élections présidentielles américaines, soutenant Mcgovern face à Nixon(qu’il déteste).
Les années 80 sont une période de traversée du désert pour l’écrivain. Il met fin à ses jours par balle le 20 février 2005.
Au final, un documentaire riche en anecdotes bénéficiant de la voix de narrateur de Johnny Depp, ami et admirateur de Thompson.
De plus est inclus un livret avec des lettres et poèmes du journaliste.
Lexique:
New Left: liée au mouvement hippie, la « nouvelle gauche » va au-delà des luttes du syndicales de la gauche traditionnelle revendiquant des changements sociaux et philosophiques.
Beat Generation: « beat » littéralement « fatigué » « cassé » en référence à cette génération perdue remettant en cause les valeurs de l’american way of life.
Ce mouvement littéraire américain des années 50 anticipe la contre-culture des années 60.
Ses figures principales, entre autres, Jack Kerouac, William Burroughs, Allen Ginsberg.
Son livre phare « Sur la route » de Kerouac.
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