FUNERAL PARTY Golden Age of Knowhere
Comment voulez-vous que le Rock se meurt ? Il y aura toujours trois ou quatre petits insolents pour brancher leurs guitares + fort, crier leur rage + haut, faire ricocher des riffs + loin que des pierres qui roulent.
Dans le rôle des nécrockmanciens en ce début d’année, voici Funeral Party, trio issu de la banlieue de L.A. dont la frénésie a défrayé la chronique aux Transmusicales de Rennes. Il est vrai que leur incandescent « New York City moves to the sound of LA » est un coup de poing dans le ventre qui laisse des traces. Une rage punk brûle ce titre de l’intérieur : elle habite sa forme pop, et refait la déco façon Damidot version dégénérée. Enorme !
C’est aussi le morceau d’ouverture de leur premier album. Ce qui met la barre très haute. Plutôt que de s’enfermer dans de une surenchère peut-être vaine, Funeral Party fouette la toupie de son groove et va enchaîner des chansons qui se consument dans un mélange explosif de disco-rock («Car Wars ») et de punk énergique.
Si le nom du groupe semble faire référence à une magistrale chanson de The Cure (période « Faith »), il ne reste de la new-wave qu’une basse spectaculaire qui bombe le torse de chaque morceau. Au final, “Golden Age of Knowhere” évoque le rock de The Strokes qui auraient bouffé un lion qui aurait lui-même bouffé des amphets par erreur. Même sens mélodique, fulgurance accrue. On pense aussi à la scène occupée par Bloc party, Maxïmo Park et feu The Rakes, mais le rythme des californiens fait des figures de skateboard + séduisantes !
Ce premier album pourrait flirter avec la répétition si le trio ne venait occuper le terrain de Nada Surf en raccord hardcore avec At the drive-in. Le puissant « Youth and poverty » et ses accords teintés de mélancolie, sa rage contenue (ce qui ne veut pas dire grand-chose chez Funeral Party, je dois le reconnaître) prouve que le groupe a pas mal de cordes à son arc. Tendues les cordes. Au point de rupture.
En attendant la prochaine, cette nouvelle révélation indie-punk accompagnera donc le Rock jusqu’à… son premier souffle !
Yves
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