Comme son titre l’indique, Fratelli raconte l’histoire de deux frères, l’un pas très malin et l’autre arriviste. Sans emploi et en besoin d’argent, ils s’acharnent à dilapider le peu de biens que leur père leur a laissé et profitent tant qu’ils peuvent des soirées de Bari et du bord de l’adriatique. Là, ils croisent Nicola et Claudio, deux amis désœuvrés qui comme eux essaient de trouver un sens à leurs errances nocturnes et à leur impuissance diurne.
Composée de trois récits croisés, Fratelli dépeint l’atmosphère qui régnait en Italie à la fin des années 1990 et dresse le portrait d’une jeunesse sans espoir, qui entourée de drogues, de violence et d’ennui, se cherche un avenir et une raison d’être. Entre vol de voiture, addiction, poésie, trafic de drogues, pasta al forno, boîtes, tracts et punks, chaque personnage se fraie un chemin dans cet environnement au danger omniprésent et à la banalité étonnante. Certains en sortiront avec plus ou moins de blessures que les autres, et d’autres resteront d’éternels adolescents en quête d’un frisson qui n’est plus qu’imaginaire.
Sans tomber dans l’autofiction, le jeune Alessandro Tota nous raconte avec un réalisme déconcertant ces tranches de vie, pimentées de situations qu’il a sûrement connues. S’appuyant sur une narration directe et un trait instinctif, il nous rend l’intrigue, les décors et les personnages familiers et attachants. Deuxième œuvre de Tota (après Terre d’accueil), Fratelli est le premier volume d’une trilogie annoncée et à paraître chez Cornélius.
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