Pour preuve, il a plu de manière torrentielle avant et après chacune des deux séances de la soirée, ça ne peut pas être un hasard, tout de même : )))
C’est avec une attente toute particulière que je me suis déplacé, en ce samedi, avec deux amis (big up Florian et Dave !!!), bravant les routes italiennes et ses « gentils » conducteurs, afin de réaliser un rêve d’enfant, voir Indiana Jones en personne ! Ce fut dans une ambiance folle, sur une Piazza Grande archi comble, que les amoureux de cinéma se retrouvèrent afin de voir deux acteurs mythiques pointer le bout de leur nez… et par là-même découvrir leur nouveau film, le peu ambitieux mais divertissant Cowboy vs Alien. Et quand on a la chance de voir et d’entendre deux véritables Dieux vivants (enfin, l’un c’est certain, l’autre en est un en devenir) que sont Harrison Ford et l’actuel James Bond (Daniel Craig), on bondit sur l’occasion !
Mais oublions les people pour se concentrer sur l’aspect cinéma de cette fameuse soirée qui, en plus d’accueillir en première partie l’affrontement entre humains et extraterrestres, nous a fait l’honneur, que dis-je, le bonheur, de nous dévoiler celui qui gagna le prix de la mise-en-scène à Cannes cette année, le grandissime Drive !
Critique de Cowboys & Envahisseurs de Jon Favreau (+16ans) :
Ce film est un peu à l’image de son réalisateur Jon Favreau (également présent à Locarno avec la magnifique actrice Olivia Wilde), c’est-à-dire confus. De lui on connait son « talent » d’acteur mais surtout l’excellent Iron Man qu’il a réalisé. Il est aussi derrière la caméra du sympathique Zathura (un Jumanji dans l’espace) mais aussi de l’exécrable Iron Man 2 qui reprenait sans vergogne les bases du premier, sans idées nouvelles ni rien d’autres d’ailleurs et, de plus, exit la magie de la découverte ! Peut-être croit-il son public atteint d’alzheimer et étant capable de regarder ses métrages en boucle sans comprendre ce qui se passe…! Je cherche simplement à comprendre … Heureusement, Robert Downey Jr. sauve ce qu’il pouvait de ce désastre.
Revenons à nos moutons ou plutôt à nos Cowboys. On ressort de cet étrange objet filmique, que l’on pourrait aisément qualifier de geekerie de bas étage, avec un goût plutôt amer dans la bouche. Malgré un casting 5 étoiles qui compte, en plus des trois acteurs cités ci-dessus, Sam Moon Rockwell dont le seul nom à l’écran m’a fait bondir de joie et a suscité une attente rapidement calmée au vu de l’exploitation de son personnage et de son talent! Si au moins c’était l’unique reproche que l’on pouvait faire au film, mais non, tout est bâclé de la sorte. On a une sale impression de vide et de pas fini permanents qui plane sur le tout deux heures durant. Même le final, plat et inintéressant comme rarement, n’arrive pas à rattraper un tant soit peu le tout. On quitte Harrison, Daniel et sa bande en se disant sans cesse : « Tout ça pour ça ?! ». Alors, que sont venues faire toutes ces stars ? La réponse tient en un mot : blockbuster. Eh oui, avec de l’argent on attire qui on veut, et ce film en est la preuve par 3. Certes la photo est assez jolie, les effets spéciaux sont bons, les aliens sont bien animés, les différents acteurs excellents et c’est relativement sanglant et défoulant. Mais il faut surtout dire que le montage aurait gagné à faire trente minutes de moins, voire n’aurait dû être qu’une fausse bande-annonce pour un programme Grindhouse. Dans ce cas-là, on aurait hurlé au génie ! Et certainement demandé d’en faire un film…
De là à crier au viol, il y a quand même un fossé ! L’attente, à part un titre à faire baver l’amateur de film z que je suis, n’était pas énorme, au vu du réalisateur. J’en suis quand même sorti déçu… mais cela m’a tout de même donné la possibilité de voir Ford et Craig. J’aurais pu regarder Plan 9 from outer space en boucle pendant une journée pour ça ! Il n’y a donc pas mort d’homme (d’aliens si!), surtout que la suite de la soirée fut autrement plus jouissive !
Critique de Drive de Nicolas Winding Refn (+ 16ans)
Drive, c’est comme une étoile filante… peu bavard, d’une beauté éblouissante, infiniment trop éphémère ! Il a l’air si léger… alors qu’il est d’une densité incroyable! On aimerait le revoir dès qu’il s’éteint et le partager avec ses amis. L’aboutissement des essais qui peuplent la filmographie de Nicolas Winding Refn… le film de la maturité, en quelque sorte !
Los Angeles, une cité pourrie par le crime et la mafia dans laquelle on se démène comme on peut pour survivre…
Durant cette histoire, nous suivrons le parcours de Ryan Gosling qui a certainement enfin trouvé, en jouant ce chauffeur hors pair tout en émotions, le rôle de sa carrière. Rouler, c’est sa vie, alors pour gagner sa croûte, il passe de cascadeur le jour à transporteur en tout genre la nuit tombée. Il vit pour conduire, seul, et ne se confie pas ou peu. On le sent confiant, sûr de lui, coriace et puissant. Sans parler beaucoup, il communique de manière intense avec des regards et expressions qui en disent beaucoup. On dirait sa vie toute tracée, vivant tel un fantôme ayant complètement perdu ou abandonné la flamme de ses sentiments, dérivant sur la courbe de son destin avec une classe infinie sans se poser de questions. Mais tout va changer quand il fait la connaissance d’Irene (Carrey Mulligan), une femme tendre, très fragile et timide, et de son fils, qui vont lui apporter cette humanité que visiblement il ne connaissait pas ou ne voulait pas connaître. Dès lors, il va tout faire pour les accompagner en les aidant à accéder à une existence meilleure. Malheureusement, c’est sans compter sur le père de l’enfant qui sort de prison, des ennuis plein le dos.
Le film est fait de telle manière que l’on entre dedans, on le vit et on vibre avec le personnage principal. Ici tout est question d’atmosphère et il faut dire que le réalisateur danois nous plonge dans un thriller splendide d’une maîtrise impressionnante. Tout est en parfaite harmonie avec l’image, que ce soit les acteurs tous possédés par leurs rôles, la musique qui est d’une puissance évocatrice terrible décuplant les émotions transmises par le film, en passant par un scénario qui va droit au but, avec pour seule consigne de faire participer le spectateur à l’histoire. On en ressort étourdi par tant de perfection mais, hélas, pas de télécommande pour lancer une deuxième vision directement !
Si on est bien ici face à un bonheur filmique de tous les instants, on ne peut s’empêcher de voir des dédicaces à certains réalisateurs comme Kubrick ou Friedkin. Si je devais lui trouver un alter égo, je pencherais plus vers le cinéma prestige de Michael Mann avec comme repère l’ultime Miami Vice (director’s cut, forcément, le montage cinéma étant à oublier) et le fantomatique Collateral.
La soirée fut donc pleine d’émotions en tous genres et on aimerait avoir d’aussi belles découvertes dans le milieu du 7ème art bien plus souvent ! Longue vie au génie danois et pourvu que ça dure (dixit Jean-Yves Lafesse) !
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