The favourite
Un film de Yórgos Lánthimos
La reine Anne (Olivia Colman) a une santé fragile et un tempérament explosif. Nous sommes au XVIIIe siècle en plein conflit entre la France et l’Angleterre.
La cour, bien au chaud, s’amuse, se divertit et répond aux petits caprices de la Reine.
Lady Sarah (Rachel Weisz), quant à elle, gère au mieux les enjeux politiques du pays.
Elle recrute Abigail Hill (Emma Stone) pour l’aider. Et cette servante va tout bousculer pour devenir La Favorite.
Le réalisateur Yorgos Lanthimos signe ici un film à l’atmosphère décalée comme à son habitude. ( The Lobster, Canine ) Les hommes y sont quasiment absents, rien existe ou presque en dehors de la petite bulle de la reine.
Avides de pouvoirs, complètement obnubilés par eux même, les personnages évoluent dans un lieu oppressant et le réalisateur grec n’oublie pas d’y ajouter sa touche personnelle et son esprit farfelu. Un film historique oui, mais qui se déroule en huis clos, comme si les grands de ce monde n’étaient pas intéressés par ce qu’il se trame en dehors de leur propriété.
La force de ce film c’est aussi le duo Emma Stone – Olivia Colman : cruel, déraisonnable et fulgurant.
Un petit coup de neuf sur le genre historique qui fait du bien et qui séduit.
Marie Stuart, Reine d’Ecosse
Réalisé par Josie Rourke
Attardons-nous encore un peu chez les Stuarts. Mais cette fois ci, au XVIe siècle.
Marie Stuart, reine d’Écosse (Saoirse Ronan) a un caractère bien trempé. Elle épouse à 16 ans le roi de France, se retrouve veuve deux ans plus tard et refuse de se marier à nouveau. Son but ? Retourner dans son Ecosse natale et regagner le trône qui lui revient de droit.
Mais c’est sans compter Elisabeth Ier (Margot Robbie), pas du genre non plus à se laisser faire. Le cours de l’Histoire dépend de ces deux rivales.
Les deux ennemies, sans l’avouer, se respectent et se craignent, se jalousent et au fond se ressemblent. Mariage ou indépendance, elles se battent dans un monde d’hommes. Rivalités orgueilleuses, rivalités religieuses, tout est réuni pour faire de ce film une fresque historique et politique. En bonus, des paysages écossais sublimes et deux actrices en tête d’affiche, dont le talent n’est plus à démontrer, divines. Autant d’éléments qui donnent au film une ambiance de conte, une reine de cœur et une princesse de glace, un royaume à défendre.
Josie Rourke la réalisatrice, autrefois cantonnée au théâtre, prend toutefois quelques libertés et ne respecte pas toujours la véracité des faits historiques. Elle interroge le désir, la jouissance féminine et fait de ce film une ode à la féminité, au féminisme.
Colette
Un biopic britannique, une femme de lettres française
Colette, une autre femme qui a marqué l’Histoire. Celle de la littérature française. Comédienne, actrice, femme de lettres. Colette s’est battue pour que l’on retienne son nom jusqu’à obtenir le prix Nobel de littérature en 1948.
Elle se marie avec Henry Gauthier-Villars, plus connu sous le surnom de Willy. Auteur lui aussi, il signera les romans de Colette sous ce pseudonyme notamment la série de romans Claudine qui connaîtra un grand succès. Et Colette devra se battre pour se réapproprier les lauriers de ses propres œuvres.
Wash Westmoreland (Z: the beggining of everything, Still Alice) signe le biopic de l’excentrique Colette et Keira Knightley incarne ce rôle à la perfection. La vie de l’artiste sert de prétexte pour sensibiliser sur le machisme, la soumission à son époux et la morale de l’époque. Mais c’est aussi un regard sur la bisexualité. Colette y fait souvent référence dans ses romans et elle connaîtra la passion dans les bras de la Marquise de Belbeuf, qui fait scandale à l’époque en portant des pantalons et en adoptant une attitude jugée trop « virile ».
Autant de sujets bien actuels traités sous le regard du réalisateur anglais. Un petit air British sur la romancière française qui pourrait déranger les puristes, mais qui séduit pourtant.
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