Cette fin d’année 2013 est une aubaine absolue pour tous les amateurs du cinéma d’antan… on va dire pré-MTV. Un cinéma qui n’imposait pas aux spectateurs un millier d’images à la seconde, mixées dans parfois des tornades multicolores fluorescentes ou aux nuances éclatées et appuyées par des musiques ne laissant plus forcément le temps de la compréhension ou de l’adhésion. Tout le 7ème art n’est, de loin, pas devenu comme ça mais les choses ont changé et ça se ressent aussi bien dans le fond que dans la forme ! Profitons donc de visionner ce choix monumental proposé car ressortent presque en même temps plusieurs titres dont je rêvais depuis des temps immémoriaux : Furie de De Palma, Conversations secrètes et Coup de coeur de Coppola, Les portes du paradis de Cimino, Le 49ème parallèle de Powell, Rendez-vous avec la peur de Jacques Tourneur et j’en passe… J’ai choisi aujourd’hui de vous parler de la dernière oeuvre cinématographique trop longtemps invisible pour nous francophones, datant quand même de 1982, d’un demi-Dieu, Ingmar Bergman . Décédé en 2007, il n’a plus travaillé par la suite qu’exclusivement pour le petit écran et le théâtre. C’est très certainement son chef d’oeuvre ultime (en tous cas me concernant) avec son Le Septième Sceau (quant à lui ressorti il y a peu dans une splendide copie en DVD et BR). Cette oeuvre magnifique s’appelle Fanny et Alexandre. Nous allons découvrir à travers le regard de ces enfants la vie tourmentée, parfois piquante, ainsi que les diverses réalités de leur famille bourgeoise aux penchants parfois fort particuliers…
Ces métrages nous sont ENFIN proposés en DVD et BR dans des copies somptueuses et dire qu’on les attendait depuis toujours n’est de loin pas mentir quand on évoque ce titre, vu qu’il n’a jusqu’ici jamais été édité sur galettes en France !
Si l’oeuvre se veut avant tout immersion dans l’existence de tout un chacun, ce bout d’existence sur terre est plutôt sombre. En fait, c’est juste l’humain jamais rassasié dans toute sa splendeur ! Monument absolu rassemblant avec maestria tous les thèmes de prédilection de Bergman que cette chronique d’une famille, sans oublier une galerie d’une cinquantaine de personnages plus hauts en couleurs et torturés les uns que les autres !! Ce Fanny et Alexandre est une leçon de cinéma comme il n’en existe pas deux…
C’est l’occasion de se rattraper en ayant de plus la chance de découvrir la version longue qui fut montée parallèlement pour la télévision et dont la durée découpée en cinq actes atteint quand même 5h30 ! Version à privilégier, la seule atteignant sa cible profondément (je veux bien entendu parler du coeur du spectateur !
Un véritable film choc testamentaire de la part du réalisateur Suédois dont la disponibilité, enfin en dehors de l’édition zone 1 de Criterion ne proposant rien en français, devrait sonner comme un merveilleux cadeau de fin d’année pour tous les cinéphiles francophones !
En plus du bonheur de redécouvrir ce classique absolu, les bonus sont-ils au rendez.vous ?
L’éditeur a carrément mis les bouchées doubles concernant les suppléments et ça fait plaisir !! Après avoir passé presque six heures à se prendre des coups aussi bien artistiques qu’humains, vous aurez la possibilité de naviguer à choix entre : un making of hallucinant réalisé par Ingmar himself dont on rêverait d’avoir une telle qualité sur tous les métrages proposant cet exercice, une géniale rétrospective sur les sept mois de tournage du projet dans lequel tous les mondes ont déployé une énergie collective spectaculaire, et pour finir un émouvant portrait d’Olivier Assayas sur le défunt génie metteur en scène.
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