Le plus grand groupe de Rock? Les Stones évidemment. La mort de Brian Jones (rapidement) consummée, la future légende s’exile dans le sud de la france. Raison officielle? changer d’air… raison officieuse? un exode fiscal… En effet, les Stones ne sont pas au mieux de leur santé financière et décident de prendre un bain de soleil azuréen. Il paraît que c’est bon pour le moral… Ainsi, une année après l’excellent « Sticky fingers » et ses nombreux hits (Wild horses, Brown sugar, Bitch…), les glimmer twins (Jagger et Richards) vont réaliser leur premier double album qui les propulsera au sommet.
Certes, Richards est de plus en plus dépendant à l’héroïne, certes Jagger passe une grande partie de son temps dans les boutiques parisiennes, mais « Nellcôte » (lieu où ils sont installés) sera le fief d’une inspiration jamais égalée. Un pari osé? pas du tout à en croire Richards qui investit les caves de « sa » villa pour enregistrer et avoir un son brut, spontané voir chaotique, un son rock quoi. Descendu par la critique au moment de sa sortie, « Exile on main street » fera ravaler sa langue à celle-ci 20 ans plus tard, quand le magazine Rolling Stone (lui-même) le déclarera « meilleur album des Stones ». La patte Richards y est omniprésente tant ce disque regorge de blues, de maîtrise technique, d’incandescence et de complicité avec Mick Taylor. Les deux guitaristes s’en donnent à coeur joie et le groupe n’a jamais aussi bien justifié son statut de rock stars, alliant au mieux le cocktail sex, drug & rock’n’roll. Pour les anecdotes rôdant autour de cet album comme une hyène autour de sa proie, on notera la disparition mystérieuse des guitares de Richards. En effet, la villa de la débauche pullule d’invités douteux, de parasites, qui vont « s’amuser » du matos vintage de la bande à Jagger: ambiance… le sud n’est pas réputé pour sa faune gentillette… L’ajout des cuivres (saxo et trompette) finit de donner un son et une ambiance bluesy à l’album et Jagger fait des prouesses, ou comment faire sonner un disque comme s’il avait été élaboré dans un coin pommé du mississipi.
Dans cette version (enfin) remasterisée, sa majesté Stones nous fait cadeau de 10 titres inédits, pour la plupart des instrumentaux auxquels des voix ont été ajoutées par la suite. A noter qu’en 1971, cet album, fut le prémice d’une tournée gigantesque aux états-unis, accentuant leur « notoriété rock » autour du documentaire « Cocksucker Blues », censurée pour « omniprésence de drogue et de sexe ». Quand on vous dit que c’est le plus grand groupe de Rock…
Extrait à écouter ici: The Rolling Stones, « Rocks Off »
Gyslain (Fribourg)
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