Assis dans sa cabane-univers, étayée fragilement de bambous et de feuilles d’arbres, ensoleillée et offerte aux vents, eden abhez a enregistré un des albums les plus mystiques, les plus tranquilles, les plus touchants du 20e siècle. Au début des années 60 d’un « American Dream » imposteur, sur une West Coast à peine désenchantée, cet homme formidable, échoué là comme tant de pré-hippies, trop faible et trop chétif pour se défendre contre le lobby immobilier qui allait défigurer cette région du monde, a choisi un mode de vie absolument marginal. Vivant presque nu, au sein d’une communauté s’accommodant du minimum vital (3 dollars par semaine!), bravant ainsi la société de consommation.
Frank Sinatra sans les flingues, Nat King Cole-Jesus Christ, Yma Sumac barbu, ce poète beatnik a su mixer le jazz des crooners, la poésie Beat et l’exotica des faux-polynésiens installés à Hollywood. Avec sensibilité, fragilité, humour et paresse, c’est son extraordinaire disque de 1960 que Moi J’Connais Records vient de rééditer.
Le label et la Librairie du Boulevard vous convient à un petit apéro-présentation-vernissage à l’occasion de la sortie du Vinyle de Eden’s Island. Sur place les autres titres du catalogue, des lectures associées, une compil « autour de Eden », de la musique de circonstance et de la bière… Venez tenir en équilibre sur les longboard du Pacific, de Malibu à Tijuana et vous promener au milieu des derniers Joshua Tree … du désert du Mojave à celui du Néguev …
Robin Girod
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