Evil dead premier du nom était avant tout une histoire de cœur… à tous les niveaux. Une envie de montrer qu’avec des amis, trois bouts de ficelle, des idées plein la tête ainsi qu’un amour de cinéma gros comme la vie, on pouvait livrer une œuvre réellement dérangeante, poignante, sale et effrayante. Alors, si cette cassette VHS, à l’époque, était pour moi un peu comme la K7 de « Ring » ou celle de « La fin du monde absolue », c’est-à-dire des « pelloches » qui, en plus de vous mettre une pression quasiment insoutenable durant la vision vous donnait l’impression de vous poursuivre jusque dans votre intimité la plus profonde… celle dans laquelle vous préfériez ne pas dormir pour ne plus morfler durant votre sommeil, ne pas éteindre pour ne plus voir des choses étranges se dessiner dans le noir ou risquer une stupide possession de votre corps par un démon qui rôdait pas loin… bref, le cinéma d’horreur dans ce qu’il avait de plus moche mais jouissif à vous « refourguer »… Vous comprendrez combien j’avais les « chocottes » en m’attaquant à la relecture de ce qui était pour moi LE classique du cinéma de genre absolu, même si celle-ci était produite par Sam Raimi et approuvée par le grand Bruce ASH Campbell, sans oublier le producteur déjà à l’origine du premier Rob Tapert.
Donc, finalement, que reste-t-il de ce cœur engagé pulsant la version de 1981 dans cette nouvelle vision ? Le jeu en valait-il vraiment la chandelle comme bien des articles de presse spécialisée mais aussi de spectateurs le laissait entendre ? A mon goût, clairement pas ! Non pas que le film soit indigent, sans ressources ou sans idées, mais la sauce ne prend pas ! Et les quelques sursauts que vous procureront certaines scènes vous refroidiront aussi vite qu’ils vous auront apeuré. Soit dit en passant, rien n’est complètement à jeter mais il manque une substance à l’entreprise pour être viable et entraînante. Et vu que ce ne sont pas les pitoyables – j’exagère une giclée – clins d’œil à l’original qui feront frémir de plaisir les fans, je vous conseille d’avoir moins de 20 ans ou d’être frappé d’une addiction certaine à la téléréalité et poubelle avant d’espérer prendre un quelconque pied devant cette surenchère gore sans goût. Nous laissant surtout sur la touche à cause de son manque de fil conducteur… que l’on aurait rêvé aussi solide que rouge sang… mais aussi pour son image trop lumineuse, précise et pas assez « crade » pour convaincre ! C’est d’autant plus dommage au vu de l’effort donné dans les détails et les décors. Pour développer, je citerai des acteurs pas très convaincants, au charisme aussi éblouissant qu’une plaque d’égout, et des parallèles plus que limites entre les addictions aux drogues et les effets d’une possession. N’oublions tout de même pas les quelques points forts, comme avouer que c’est un film d’horreur dans le haut de ce qui se fait actuellement s’il ne s’appelait pas Evil Dead.
On apprécie également son ambiance tout sauf drôle ne cherchant jamais à dissimuler ses faiblesses avec de la bouffonnerie. Des scènes faisant peur parfois très réussies et emballantes. Et, pour finir, une volonté de se réapproprier la légende du livre des morts avec panache ! A l’arrivée, on se dit qu’on a encore perdu son temps ! Atroce mais nécessaire dans ces temps de vache maigre en matière d’idées et de renouveau. Ah! pour ne jamais oublier de rêver : dans la même veine, vivement les relectures de Akira version LIVE et US ainsi que le remake de Scarface… société capitaliste de m…e. Heureusement que des petites pépites comme V/H/S 2 nous sont proposées.
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