The Doors « The Doors » Janvier 1967.
Premier essai réussi pour les Doors.
Le groupe ayant longuement rodé son répertoire sur scène, il ne restait plus qu’à en saisir l’expression sur disque.
Enregistré rapidement cet opus des Doors contient tous les éléments qui ont fait la force et l’originalité de ce groupe,
D’abord, L’orgue, instrument courant sur la scène de Los Angeles, à la différence près que Ray Manzarek joue à la fois les parties mélodiques et pallie l’absence de la basse-sur scène- en jouant sur un orgue basse(en fait sur les disques des Doors, Ray jouait ces parties à la basse). Pendant de cette richesse musicale, la guitare de Robbie Krieger est un contrepoint habile puisant dans le blues mais aussi le flamenco. La batterie de John Densmore par son côté martial donne une assise solide. Et par dessus cet écrin musical, vient se poser la voix de Morrison tour à tour crooner (à la Sinatra) sur « Crystal Ship », ou chanteur éructant le blues sur « Backdoor Man ».Mentionnons encore les racines européennes de la reprise « Alabama Song(Whisky Bar) ». L’album se clôt par une longue suite musicale hypnotique, la transgression poétique et oedipienne de « The End ».Après un faux départ avec le single « Break on through », une version raccourcie de « Light My Fire » marquera l’entrée du groupe dans les hit parades.
Le groupe enchaîne assez rapidement sur un deuxième lp (peu surprenant quand on sait que la plupart des morceaux des Doors étaient composés avant leur signature avec Elektra).
En gros, il reprend l’inspiration et les éléments du premier, avec cette fois ci un travail plus élaboré sur les arrangements et les effets sonores.
On retrouve donc, les ballades « You’re lost little girl » ou « The Crystal Ship », le hit bluesy de « Love two times ».
Et également un long morceau intitulé « When the music is over ».
Morrison peut mettre en avant sa poésie en déclamant le texte de « Horse Latitudes », prologue angoissant au morceau « Moonlight Drive ».
« Waiting for the Sun » Juillet 1968.
A sa sortie, l’album est un peu une déception, il faut dire que la musique des deux premiers lp des Doors a placé la barre très haut. On sent que le groupe a fini de puiser dans sa réserve initiale de compositions.
D’ailleurs le hit « Hello I love you » est une pâle copie du « All of day and all of the Night » des Kinks.
Mais tout n’est pas à jeter, bien au contraire, « Unknown Soldier », ou même le délicat « Love Street » sortent du lot.
Rétrospectivement c’est malgré tout un bon disque, car le pire reste à venir avec…
« The Soft Parade » Juillet 1969.
« Parade molle », il porte bien son nom cet album, seul véritable ratage dans la discographie du groupe, cela est dû à deux facteurs: d’abord les arrangements très riches de cordes et de cuivres qui surchargent la musique et lui donnent un côté pompier et prétentieux, ensuite, ces arrangements ne parviennent pas à cacher la faiblesse des compositions.
Les seuls morceaux à sauver sont ceux qui sont les plus dépouillés comme « Wild Child » et « The Soft Parade ». Curieusement, à l’époque quelques autres groupes ont souffert de ce syndrome « orchestral ». Citons, « Emotions » des Pretty Things » ou « Let It Be » des Beatles. A quand une version « Naked » de cet album des Doors?
« Morrison Hotel » 1970.
Après le manque de direction de « Soft Parade », en voilà un retour en force!
Comme beaucoup de groupes de l’époque les Doors se sont égarés dans le psychédélisme, influencés sans doute par Canned Heat avec ils tournent, il reviennent à leurs racines, en l’occurrence, le blues.
Et ce terreau de base leur convient bien. Les morceaux gardent leur mystique, mais les accompagnements sont épais et directs. Notons le funky et politique « Peace Frog » ou le boogie de « Roadhouse Blues ».
Dernier baroud d’honneur pour Morrison, sa voix est cassée et il souffre de problèmes de santé.
Sachant peut-être que ce sera le dernier il va mettre toute son énergie dans le projet.
Le groupe ressoudé s’est regroupé dans son local de répétition.
Ils décident de produire l’album eux mêmes.
Il n’y a rien à jeter; deux suites épiques « Riders on the Storm » et « L.A. woman », du blues encore du blues, soit en reprise « Crawling Kingsnake » de John Lee Hooker soit de leur cru; « Car hiss by my window ».
Après Morrison partira à Paris pour ne jamais revenir…
Je n’ai pas chroniqué la pléthore d’albums en concert parus depuis.
Fait rare, peu de gens savent que les Doors ont publié encore deux albums sans Morrison, « Other Voices » en 71 et « Full Circle » en 72.
Reste « An American Prayer », des poèmes dits par Morrison et mis en musique par les Doors paru en 78.
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