Le sport de haut-niveau fabrique le beauf. Que ce soit dans les sportifs eux-mêmes ou dans leurs supporters. Le danger est d’autant plus grand si l’on se trouve aux USA, au pays qui fait rimer Mc Donald’s avec gastronomie, botox avec éternelle jeunesse et bling-bling avec classe absolue. Kenny Powers est un peu au Base-ball ce que le boudin est aux pommes: du superflu qui ne plaît pas forcément au plus grand nombre. Espoir dêchu de la discipline la plus populaire des Etats-unis, il a connu le meilleur comme le pire dans sa carrière. Avec une facheuse tendance à cumuler le mauvais. Engraissement, stéroïdes, déliquescence sportive et sentimentale, refus d’admettre sa médiocrité qui s’impose pourtant comme une évidence… La vie de Kenny Powers va se transformer en épopée du looser, une fresque qui, heureusement, confirme une citation diablement appropriée à ce cas désepéré: le ridicule ne tue pas. Le problème, c’est que lui reste persuadé qu’il est toujours l’espoir du base-ball, le renouveau du lancer qui chique et qui crache. Ruiné, oublié, avec pour seuls compagnons son pick-up et son jet-ski, Kenny va se réfugier chez son frére et va perturber la vie familiale pépère de celui-ci.
Nommé professeur de Gym ventru dans un collège campagnard, Kenny Powers va essayer de tout faire pour décrocher un nouveau contrat dans la ligue majeure. Les retrouvailles avec son amour de jeunesse (qui est aussi la femme de son patron), son association râtée avec un concessionnaire automobile (l’hilarant Will Ferrell en mode blond péroxydé et « mocassins à glands sans chaussettes »), son franc parler odieux et son égo exaspérant qui ne cesse d’enfler, tout dans « Eastbound & Down » est matière à se poiler de rire, mais avec tout de même un regard méfiant – on ne sait jamais, on peut très bien avoir un voisin qui lui ressemble. HBO a vu juste et on espère de tout coeur que les chaînes européennes mettront un peu de côté les Experts pour nous offrir des séries où l’on fait autre chose qu’analyser une scène de crime avec un vieux chewing-gum et un poil pubien. Le second degré manque cruellement à la télévision. Toute la bande à Will Ferrell a la solution: « Eastbound & Down ». L’humour potache, tous les codes décalés et les clichés du genre sont réunis dans cette apologie du looser. En terre américaine, inutile de préciser que le succès est au rendez-vous, on pourrait même parier sur un retour à la mode de la nuque longue, des boucles de ceinture imposantes et du « bronzage camionneur ». L’Amérique, un pays de beaufs?
Bande annonce: Eastbound & down saison 1
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