Ce lundi 4 juillet au Montreux Jazz Festival, voilà que le rock est à l’honneur au Miles Davis Hall ! La soirée a été axée tout particulièrement sur trois groupes menés par des femmes, bien décidées à faire comprendre que du bon rock peut être aussi joué par la gente féminine. En ouverture de soirée ont joué The Pretty Reckless, le groupe récemment fondé par Taylor Momsen, actrice connue pour son rôle dans Gossip Girl. Outre une voix, une énergie et une fanbase indéniable, l’on ne brisera pas la glace du rock commercial et l’attitude surjouée très proche de l’image d’Avril Lavigne.
En seconde position, le charme sombre de Melissa Auf Der Maur a fait pénétrer Montreux dans son univers, sa spécialité étant d’alier ses douceurs vocales avec des riffs à en faire perdre le nord. Déjà encrée dans l’histoire du rock depuis longtemps, elle a participé à de nombreuses collaborations dont les Smashing Pumpkins, Rufus Wainwright et Indochine. Elle a également fait partie du groupe Hole, dont Courtney Love en est la leadeuse, entre 1994 et 1999. Son premier album solo est sorti en 2004 et le suivant, Out of Our Minds, est parvenu l’année dernière.
L’événement ce soir-là est bien évidemment la reformation de Guano Apes, groupe qui s’était séparé et avait délaissé une horde de fans et des albums no.1 en 2005… Leur originalité, couplée avec la voix unique de leur leadeuse Sandra Nasic et leurs compositions rock leur ont valu des albums simplement géniaux, tels que Proud Like a God, Don’t Give Me Names et Walking on a Thin Line.
Leur retour sur le devant de la scène se fait avec leur nouvel album Bel-Air, qui pour ceux ayant connu le groupe auparavant, se fane avec un changement catégorique de style. Dorénavant electro-rock, leurs jours à venir ne se feront plus avec le même son que précédemment et à en croire le courant de leur évolution et leur avarice à jouer leurs anciens morceaux. C’est donc un tout nouveau Guano Apes que nous accueillons, bien que leur énergie demeure inchangée, tout comme le talent de chacun des membres du groupe.
Interview de Guano Apes
Nous avons interviewé Sandra Nasic (chant), Henning Rümenapp (guitare) et Dennis Poschwatta (batterie) afin d’en savoir plus…
Sur votre site-web vous sembliez excités de jouer au Montreux Jazz Festival. Est-ce un festival ou vous vouliez jouer tout particulièrement ?
Henning : Nous le connaissions, mais nous ne savions pas que des groupes de pop et de rock y jouaient! Nous avons été contacté par le MJF et sommes honorés de pouvoir nous y produire.
Sandra : C’est un endroit superbe et l’idée de ce festival est génial.
Vous vous êtes reformés en 2009 au départ uniquement pour faire une tournée en Europe. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis et finalement composer un album ?
Henning : Nous sentions que nous avions toujours quelque chose à dire musicalement. Nous avons eu la chance de voir d’autres endroits à ce moment là, et c’en fût la raison. Repartir en tournée avec nos anciennes set-lists nous a fait vivre des super moments et nous avons eu un feedback très positif du point de vue de l’audience. Nous nous sommes dits à la fin de la tournée, car nous étions tous contents et motivés, qu’il était temps de faire un nouvel album. Nous avons eu beaucoup de plaisir à l’enregistrer, et ce fût étonnamment bien moins stressant que pour les autres, car nous avons quelque peu changé la procédure. Nous avons essayé de nous éloigner des pressions externes jusqu’à ce que les trois quarts au moins aient été enregistrés.
Vous dîtes avoir senti en 2009 avoir encore quelque chose à dire musicalement. En 2005, lorsque vous avez arrêté le groupe, n’aviez vous pas encore des choses à dire ?
Henning : Nous avions toujours des choses à dire musicalement. Mais nous avions un burn-out, nous étions fatigués de faire ce que nous faisions et n’écrivions plus sur la fin. Sandra : L’audience ne réalise pas toujours à quel point un groupe a besoin de se retirer pour se reposer.
Comment vous sentez-vous lorsque vous rejouez vos anciennes chansons aujourd’hui ?
Sandra : C’est comme un voyage dans le temps. C’est cool, un peu comme voir son enfant grandir de 1 an à 15 ans. Il est drôle aussi de voir les différences d’âge des gens lorsque nous les jouons, il m’arrive de voir des gens de 35 ans chanter les anciennes à côté d’ados chanter les nouvelles.
Etait-ce une décision de vous réunir ou est-ce venu naturellement ?
Sandra : Pendant notre time-off, nous n’avons pas vraiment eu de contact. Le bassiste, Stefan, m’a appelée un jour en me demandant si je pouvais m’imaginer de rejouer avec Guano Apes à nouveau. C’est tombé dans une période ou j’avais besoin d’un bassiste dans mon projet, nous avons fait un deal que si il jouait de la basse dans mon projet je referai des concerts avec lui (rires). Au final il n’a jamais joué pour moi et vous connaissez la fin de l’histoire !
Pouvez-nous nous en dire plus sur votre dernière vidéo Sunday Lover ? D’ou vous est venu l’idée d’un lapin ?
Sandra : Tu l’as aimée ? Tu sais, il est toujours difficile pour nous de penser aux vidéos. Nous devons toujours trouver des idées pour le lendemain, et j’ai donné l’idée de gens qui dansent, avec un lapin qui fait du break-dance.
Dennis : La vraie spécificité de cette vidéo, c’est que le personnage sous le lapin est Adam Sandler. Nous voulions que le lapin retire sa tête à la fin, mais nous avons complètement oublier de tournée la scène ! Du coup, ça nous a coûté cher, et personne ne saura qui était sous ce lapin (rires)
Sentez-vous que votre come-back est bienvenu ?
Sandra : Oui. Notamment aussi car notre fanbase a été très active durant ces années de pause.
Henning : Tous les reviews ont été positifs, bien plus que nous le pensions. En plus d’avoir fait un album qui nous plaise, nous avons vraiment l’impression d’avoir fait quelque chose qui n’a pas déçu. Peut-être avons nous perdu des fans, peut-être pas, mais nous savons que nous en avons gagné des nouveaux.
Liens: www.daily-rock.com
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