Il n’y a pas qu’en France qu’on adapte des BDs françaises. Rappelez-vous Lucky Luke de Terrence Hill en 1991, production italo-américaine, ou encore la série TV franco-canadienne XIII avec Val Kilmer il y a deux ans, adaptée du thriller culte de Van Hamme et Vance.
Cette année ce sont deux autres pays qui se penchent sur la production franco-belge de bande dessinée. Tout d’abord la Corée du Sud qui adapte Le Transperceneige, une trilogie de Rochette et Legrand, éditée chez Casterman. Aux commandes le très talentueux Bong Joon-Ho, à qui l’on doit Memories of Murder et The host, et qui nous a concocté un casting de premier choix : Chris Evans, Ed harris, Tilda Swinton, Jamie Bell et John Hurt (pour ne citer qu’eux). Cette histoire post-apocalyptique où les seuls survivants sont enfermés dans un train est prévue pour cet été sur les écrans américains et Casterman va sûrement éditer un volume intégral de cette série, car pour l’instant les trois volumes séparés sont épuisés.
Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, c’est la sortie de Du plomb dans la tête (Bullet to the head), un actioner réalisé par Walter Hill, spécialiste de l’action 90’s avec Double Détente, Dernier Recours ou encore Geronimo, et avec Sylvester Stallone, autre grand spécialiste qu’on ne présente plus ! Prévu pour le 27 février sur nos écrans romands, ce film est adapté de la bande dessinée du même nom, scénarisée par Matz (Le tueur, Nuit de fureur) et dessinée par Colin Wilson (Star Wars, Jeunesse de Blueberry, Jour J), et vient d’être rééditée en volume intégral avec une couverture spéciale reprenant les traits de Stallone.
Polar sale et psychologique, Du plomb dans la tête nous raconte l’histoire de deux flics et de deux tueurs à gages qui débutent ennemis, avant de devoir s’allier pour trouver les véritables commanditaires de meurtres mêlant politique et corruption. Si l’histoire est simple, et sûrement inspiré par le cinéma américain de 90’s, l’originalité du récit provient du traitement des personnages. Chaque duo a une dynamique propre et une complicité certaine, qui donnent un aspect très humain à l’intrigue et évite de tomber dans le déjà-vu. On sent également l’influence de Tarantino dans l’écriture des dialogues, qui détonnent par leur efficacité et leur drôlerie. Le dessin est lui aussi très novateur dans son utilisation des ombres et dans les détails apportés aux visages, aux expressions et aux vêtements. On y décèle aussi une urgence du trait, qui donne une vivacité aux actions et aux déplacements des personnages. Venant du comics, Wilson ajoute donc encore une couche d’américanité à ce polar déjà bien encré.
Pas étonnant donc que Hill et Stallone ai voulu porté cette histoire sur grand écran. C’est comme si elle avait été écrite pour eux. Et même si les critiques américaines sont mitigées, le plaisir coupable de retrouver ces deux artisans du septième art pop-corn dans un film qui s’annonce déjà comme un hommage au cinéma qu’ils ont contribué à construire, ne peut être étouffé. Et puis bon, il y a aussi la fierté francophone de voir que les américains ont besoin de notre culture pour faire des bons films. Et ça devrait continuer, car le grand David Fincher (Seven, Fight Club, The Social Network) a acheté les droits d’adaptation du Tueur, autre série de Matz chez Casterman !
Rendez-vous dès maintenant chez votre libraire BD pour l’intégrale de 172 pages chez Casterman et dès le 27 février dans votre cinéma pour voir Stallone distribuer des balles et crever encore une fois l’écran !
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