C’est une fois encore la rentrée scolaire pour Germain(Fabrice Luchini), professeur de français dans un lycée. de province. A la différence près que cette nouvelle année voit débuter un projet pilote du port d’uniformes à l’anglaise, histoire de gommer les différences de classe.
Par ailleurs, un élève, Claude(Ernst Umhauer), va sortir du lot médiocre des rédactions que l’enseignant se voit contraint de noter et corriger au fil des ans.
Dans sa prose, le garçon, décrit avec férocité et acuité la famille-issue de la classe moyenne-de son camarade de classe, ce gros bêta de Rapha(Bastien Ughetto) à qui il donne des cours d’appui en maths.
D’abord enthousiaste, l’enseignant encourage les efforts du jeune homme. Ce don pour l’écriture lui rappelant avec nostalgie ses propres velléités passées de romancier. Mais très vite le voyeurisme et les motivations-toutes autres que littéraires-de l’adolescent vont se faire jour.
Ce jeu sort du cadre de la pure fiction et pourrait avoir des conséquences néfastes pour ses protagonistes…
François Ozon, plante un univers entre thriller à la Hitchcock et description sociale chabrolienne. Ce personnage qui s’introduit chez les autres n’est pas sans évoquer également « Théorème » de Passolini. Le procédé de séquences incluant Luchini en « observateur » font songer à Woody Allen. Comme il se doit, le rôle est sur mesure pour lui et son épouse galeriste(Kristin Scott Thomas)lui rend bien la pareille(quelques piques au passage sur le milieu de l’art contemporain). A ce propos les deux jumelles propriétaires de sa galérie, toutes les deux interprétées par Yolande Moreau sont hilarantes.
Le procédé de mise en scène des différents « épisodes » du feuilleton de Claude brouille les pistes nous tenant en haleine. La frontière entre fiction et réalité se dilue.
La voix off (du jeune Claude)vient rajouter un niveau de lecture supplémentaire.
« Dans la maison », traite de la création littéraire et de tout ce qui peut la nourrir, de notre société et de son voyeurisme. Ozon, en cinéaste aguerri nous amène jusqu’au dénuement de cette histoire, brouillant les pistes. De la bien belle ouvrage.
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