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Comment ai-je pu louper ça ? Je m’en veux, je m’en veux, je m’en veux !
Comment expliquer que je n’ai pas pris le temps de poser mes oreilles sur ce qui est, à mon avis, clairement l’un des meilleurs disques de 2010 ? Je m’en veux tellement que je ressens le besoin urgent d’en parler, même si tardivement.
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Il faut préciser d’abord que pour moi, Sufjan Stevens, cela se résumait à peu près à ça :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=d4tkiGvV_ek[/youtube]
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Américain, maniant le banjo, la guitare (entre autres) et conteur d’histoires US plus ou moins passionnantes, à l’instar d’un projet voulant qu’il édite un disque dédié à chaque état des States (avorté après les sorties de Michigan et Illinois). Il aime ainsi composer des pièces naviguants dans un registre clairement folk, certes respectables, mais de plus ou moindre intérêt. N’ayant pas produit de réel nouvel album depuis 2006, il erra ces dernières années entre compositions symphoniques et collaborations diverses notamment aux côté de The National pour l’album Boxer.
Alors que s’est-il passé ?
Sur son dernier album, il s’est littéralement transformé. Sufjan Stevens a mué en un oiseau des îles, multicolore, fabriquant à l’aide de petites brindilles un nid en forme de cocon, dans lequel repose des chrysalides aux reflets métalliques bleus, verts, rouges, dont s’échappent, une fois parvenues à maturité, de magnifiques papillons (ses chansons). Je ne sais pas comment le décrire autrement maintenant.
Comme pour ne pas déconcerter ses fans et auditeurs d’un jour, Sujfan ouvre l’album avec Futile Devices, titre minimaliste et folk, comme il sait si bien le faire. Ca se « gâte » dès la fin de cette mise en bouche car le second titre nous percute d’entrée avec une intro de distorsions et bric-à-brac électroniques de 45 secondes environ, histoire de planter le décor et d’affirmer : « une fois la zone de transition franchie, attendez-vous à pénétrer dans un nouveau monde ».
Et il est vrai qu’après avoir traversé ce passage obligé, c’est un immense bonheur de voir que tout prend un sens et une dimension unique! Mais comment vous décrire cela ? Un mélange délicat d’orfèvrerie pop et de folk expérimentale ?
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On pourrait aussi dire que c’est un mélange de certaines influences ou de certains albums :
Prenez le Medúlla de Bjork + le 1er album de Troy Von Balthazar
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Ou le I Am A Bird Now d’Antony And the Jonhsons et mettez-y un peu du dernier James Blake et vous obtiendrez The Age Of ADZ.
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Riche, puissant, carrément inventif, barré, mélancolique, « gospélien », lyrique, spirituel, lumineux et ténébreux à la fois, amoureux, passionné et définitivement passionnant. Bref, tout ce qui a manqué à Radiohead dans The King Of Limbs : pas le talent mais l’ingéniosité, la folie. Des morceaux de 2, 6 ou 25 minutes dont on ne se lasse pas. Pas une seconde d’ennui. Mais que nous veut-il enfin ce Sufjan Stevens ? Du bien sûrement, car ce n’est, au final, qu’un plaisir persistant que l’on retire à se laisser bercer par ce The Age Of ADZ !
Assez de poésie, place à la musique. Voici à mon sens, le morceau qui le résume le mieux :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=25OC3m5QdYY&feature=related[/youtube]
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Encore quelques extraits :
Too Much, passé les 45 premières secondes, le morceau prend à ce moment sa vraie dimension, quant aux 2 dermières minutes, elles tiennent de la virtuosité.
Age Of ADZ, titre éponyme (lui aussi avec une intro puissante) et absolument grandiose du début à la fin.
Les chansons plus calmes sont épurées, éthérées, et remplies d’émotion : All For Myself, Vesuvius
Je précise encore que ce disque est à écouter de préférence à l’aide d’un bon casque audio, tant les arrangements sont minutieux. Cela tombe plutôt bien, car nous avons à la Fnac des offres très intéressantes en ce moment 🙂.
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Allez-vous comme moi, tomber amoureux de cet album ?
Ou l’êtes-vous peut-être déjà ?
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