Avril 1974, une équipe de la Radio Romande, doit se rendre au Portugal pour réaliser un reportage sur l’aide suisse au développement. Il y a Bob(Patrick Lapp) technicien proche de la retraité qui conduit le combo WW, accompagné de Cauvin(Michel Vuillermoz) un baroudeur roublard à qui on ne la fait pas, ainsi que Julie(Valérie Donzelli), une journaliste féministe bien décidée à ne pas se laisser marcher sur les pieds par ses deux machos de coéquipiers.
Sur place, règne la dictature de Salazar et rien ne se passe comme prévu.
Heureusement la troupe, tombe sur Pelé(Francisco Belard), un jeune homme ayant appris le français par le biais de sa passion de Marcel Pagnol, il sera leur précieux interprète, car Cauvin, qui prétend maitriser le portugais(appris au Brésil), débite sans le savoir au pire des insanités ou mieux ce qui pourrait s’apparenter à de la poésie surréaliste. Ce qui donne lieu à d’hilarantes scènettes avec les autochtones.
Soudain éclate la révolution des œillets, l’équipe tient là un sujet en or, l’occasion de briller et de devenir des héros. Il souffle un vent de liberté! Qui d’ailleurs, dans un même élan touchera l’Espagne quelques années plus tard, puis le bloc communiste par la suite…
UNE COMEDIE SUISSE ENGAGEE ET RICHE EN IDEES:
Lionel Baier, nous avait habitués à un cinéma plus militant jusqu’à présent, axé sur la thématique de l’homosexualité(« Garçon stupide ») ou le documentaire « La Parade » au sujet de la Gay Pride de Sion en 2001.
Plus globalement, avec « Les Grandes Ondes(A l’ouest) », qui fait d’ailleurs partie d’une tétralogie, le cinéaste souhaite aborder les liens unissant les européens. Il suit « Comme des voleurs(à l’est) » paru en 2007. On sait déjà que le nord sera consacré à l’Ecosse et le sud à l’Italie.
Soudainement, les scènes de manifestation du film, nous renvoient au printemps arabe. D’ailleurs pour en désamorcer la violence, Baier, bascule dans le mode ludique de la comédie musicale, pour cette partie là.
Symboliquement, nos trois Suisses(pays de la démocratie), en voient sa naissance sous leurs yeux, et pour les déçus de mai 68, comme Bob, c’est l’occasion de mettre en pratique leur désir de liberté(s), sans plus attendre. Julie se découvre moins libérée qu’elle ne le croyait et Cauvin devient un héros et poète du peuple. Pour Pelé ce sera le départ à Marseille à la recherche de Pagnol.
Humour, réflexion et fresque historique, road-movie donc, avec en prime la découverte d’un grand acteur en la personne de Patrick Lapp. On avait entraperçu ses talents de comédien grâce à la radio ou le théâtre, mais son potentiel-inexploité- pour le 7ème art est grand.
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