Tom Avery(Martin Sheen), ophtalmologue à la situation confortable, la soixantaine, entretient depuis toujours une relation conflictuelle avec son fils Daniel(Emilio Estevez). Lorsqu’il apprend le décès soudain de celui-ci, il se rend en France, là, le capitaine de police Henri(Tchéky Karyo) lui apprend que son fils s’apprêtait à faire « El Camino », le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle.
Après avoir incinéré le corps, plutôt que de rentrer, Tom, endosse les affaires de son fils et pour rendre hommage à celui-ci, prend la décision de faire le Chemin répandant ponctuellement les cendres du défunt sur sa route.
Emmuré dans sa douleur, Tom va pourtant, peu à peu se lier avec d’autres « pélerins », d’abord Joost(Yorick van Wageningen), un bon vivant hollandais, venu là pour perdre du poids en vue d’un mariage, puis Sarah(Deborah Kara Unger), une canadienne qui prétend arrêter de fumer. Plus tard, ils seront rejoints par Jack(Tom Nesbitt), un irlandais, rédacteur de guides de voyages en panne d’inspiration pour son premier roman.
Le périple n’est pas de tout repos. Notre héros risque de se noyer en récupérant le sac à dos tombé dans la rivière et arrivé à Compostelle, un jeune gitan lui vole ce même bien. Le père de l’enfant ramène le bagage à son propriétaire et invite le groupe à une fête pour se faire pardonner. Lors de celle-ci, il conseille à Tom de pousser plus loin jusqu’à la côte,à Muxia pour trouver un épilogue à cette histoire. Ce pèlerinage aura bouleversé le cours de sa vie et son rapport aux autres. A la fin d’ailleurs, Tom, ne retournera pas à la routine du quotidien, au contraire, il poursuivra le voyage autour du monde entrepris par son fils.
A l’instar de « La Voie Lactée » de Luis Buñuel, ou « St-Jacques La Mecque » de Coline Serreau, « The Way » aborde Le Pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, un voyage mystique accompli par un nombre croissant de personnes au fil des ans.
« The Way » donne l’occasion de revoir père et fils réunis à l’écran(Emilio, par ailleurs petit frère de Charlie). Il doit beaucoup au jeu d’acteur de Martin Sheen même si le comédien de par son rôle joue la carte du mutisme une bonne partie du film, ça devient plus intéressant-et émouvant-lorsque son personnage s’ouvre à sa propre souffrance. Symboliquement, Daniel lui apparaît au long des étapes du trajet.
Le long-métrage permet de parcourir la campagne espagnole en évitant les clichés de carte postale. Sans être bouleversant ou extraordinaire, « The Way » est un sympathique « roadmovie » qui fait du bien au cœur, agréable à voir et bien interprété. Pour l’anecdote, certains spectateurs y ont vu un parallèle avec « Le Magicien D’Oz ».
Le message qu’il porte est le suivant: dans un monde hyper-connecté grâce à la technologie, il faut retrouver-si on les a perdus-les liens avec les autres, proches, amis, parents. L’expérience de la route, ne se fait pas seul mais avec la communauté.
En annexe sur le dvd, un documentaire « A contre-courant » tiré du livre de Gérard Trèves, un homme d’affaires, revient sur la Chemin de Compostelle, effectué dans les deux sens. Une expérience qui l’a complétement modifié.
Ajoutons côté suppléments, quelques brefs bonus: « le Tournage », « Père et fils » et « Caminoamericana », sur la tournée promotionnelle en bus effectuée aux USA, pour compléter le matériel complémentaire autour du film.
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