Dan son dernier opus, Cronenberg s’attaque au miroir aux alouettes: l’usine à rêves hollywoodienne.
D’où ce titre: » plans pour les étoiles « , littéralement, le plan pour trouver le trésor caché dans les étoiles, inaccessibles. autrement dit, la méthode,différente pour chacun, d’atteindre ce firmament et d’y briller éternellement. Le générique partant d’ailleurs du ciel puis faisant apparaitre les noms- évocateurs des rues de la mecque du 7ème art.
La galerie de personnages qu’il propose de nous faire découvrir, sont représentatifs des archétypes de l’usine à rêves hollywoodienne.
A Hollywood, tout est possible, on peut avoir avoir 13 ans, être une star du grand écran avec à son actif -déjà-une première cure de désintoxication… C’est le cas de Benjie(Evan Bird, vu dans la série « Falling Skies »). Sa mère, Christina Weiss(Olivia Williams)manage sa carrière . Son paternel, le docteur Stafford Weiss(John Cusack) cartonne avec les ventes de ses méthodes de développement personnel, il coache aussi les stars comme par exemple, Havana Segrand(Julianne Moore), une actrice en perte de vitesse tentant de décrocher désespérément le rôle principal dans un remake, dans lequel elle interpréterait sa propre mère(elle-même star dans les 60’s tragiquement décédée dans un incendie).
Quant à la jeune Agatha(Mia Wasikowska), tout droit venue de Floride, elle devient l’assistante d’Havana. Agatha, personnage énigmatique, porte de longs gants en cuir, on apprendra par la suite qu’ils dissimulent de graves brûlures. Plus tard, on découvrira aussi que les Weiss sont ses géniteurs incestueux(frère et sœur sans le savoir).
Par ailleurs , la jeune femme rêve de devenir scénariste et de jouer la comédie, au même titre qu’un jeune conducteur de limousine, dont elle va tomber amoureuse; Jerome Fontana(Robert Pattinson, déjà vu dans « Cosmopolis » ).
Le premier rôle échappe à Havana, mais un événement imprévisible va la remettre sur le devant de la scène: la noyade du fils de l’actrice initialement retenue au casting. Des lors, on propose à Havana de reprendre le collier. Elle devient odieuse avec Agatha, qu’elle appelle son esclave, couchant au passage avec Jerome, à l’arrière de sa voiture.
A la fresque des frasques hollywoodiennes; scènes de sexe et propos orduriers des acteurs adolescents entre-eux, s’ajoute la thématique de l’inceste. Il y les Weiss, mais aussi Agatha qui lorsqu’elle était enfant « jouait »au mariage avec son frère Benjie. Ce thème renvoie à la réalité « incestueuse » de ce petit monde du cinéma où tout le monde connaît tout le monde.
Un autre élément, surnaturel, celui-là, vient compléter le tableau, les apparitions du fantôme de la mère d’Havana, auprès de celle-ci.
Benjie, également, assiste au même phénomène avec le spectre d’une enfant malade, à laquelle il avait rendu visite à l’hôpital, accompagnée à une occasion par Micah(Domenic Ricci II) le petit noyé . Ces séquences et leur atmosphère ne sont pas sans évoquer une ambiance à la David Lynch. De manière générale, on pense aussi par moments à « Lost Highway ».
« Maps(…) » , vient s’ajouter à la longue liste de films traitant du microcosme hollywoodien, que ce soit « The Player » d’Altman, ou « Barton Fink » des Frères Coen, ou encore « Somewhere » de Sofia Coppola, tous nous apprennent quelque-chose sur l’envers du décor.
On retiendra des performances d’acteurs/actrices assez remarquables, notamment celle de Julianne Moore, digne de Gloria Swanson dans « Sunset Boulevard », mais tout le monde tire son épingle du jeu.
L’édition du dvd est avare en bonus, juste une bande annonce, mais propose l’option, peu courante de la langue italienne.
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