« Il était une fois, au siècle dernier, dans un pays lointain d’un ancien empire de l’est de la vieille Europe… » Ainsi pourrait commencer le récit du dernier film de ce magicien qu’est Wes Anderson.
Attention, chef d’œuvre! Dans ce conte pour grands enfants on suit la trace d’un maître d’hôtel, le très raffiné Gustave H.(Ralph Fiennes, au sommet de son art) et son « lobby boy », le bien nommé Zero Mustapha(Tony Revolory & Abraham F.Murray). Il sera question, en vrac, d’un tableau volé de la Renaissance: « Le jeune homme à la pomme », mais aussi de la mort et de l’héritage d’une richissime comtesse; madame D.(Tilda Swinton). Sans oublier la courtisane au chocolat, le gâteau emblématique de chez Mendl’s qui traverse le film, tel un protagoniste à part entière.
Comme à son habitude, Anderson, nous régale avec un casting royal: Ralph Fiennes, cité plus haut, mais aussi Adrien Brody, dans le rôle de Dmitri, le maléfique fils de Madame M., ainsi que son homme de main, Jopling(Daniel Dafoe). De même que Jeff Goldblum, dans la peau de Kovacs, l’avocat de la comtesse et ainsi de suite… Vous l’aurez compris, à l’instar de Woody allen, on se bouscule au portillon pour jouer chez Anderson.
Bref, chaque personnage quelle que soit la portée de son rôle est traité avec minutie et soin.
C’est aussi une caractéristiques de l’art de Wes Anderson; un style « pictural » dans lequel chaque plan, chaque image est digne d’un tableau se maître. Ajoutez à cela un sens de l’humour, pince sans rire unique en son genre.
Symptomatique du message délivré par ce film, une scène de contrôle policier dans un train qui se répète à deux reprises dans « Grand Budapest(…) », elle confronte le monde civilisé, à la barbarie prête à surgir, à tout instant. Gustave H. s’oppose à l’arrestation de Zero, que les soldats racistes veulent arrêter, sous prétexte que ses papiers ne sont pas en règle.
Le film nous conte, la fin de l’ère des grands palaces, de l’effondrement des empires coloniaux, seule demeure la cupidité et la brutalité(voir l’épisode en prison).
Une autre des qualités du cinéma de Wes Anderson-pas des moindres-est que l’on peut revoir ses films plusieurs fois de suite et remarquer, tel détail, tel dialogue qui nous avait échappé.
Il est remarquable de constater que la surenchère chez ce cinéaste ne nuit en rien-bien au contraire-au résultat final.
Voilà une comédie, pleine de suspens, rebondissements, rythmée. Un chef-d’œuvre, vous dis-je! Le meilleur Wes Anderson, à ce jour!
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