Le réalisateur d’origine algérienne, reste fidèle pour son huitième film, à sa thématique de prédilection, à savoir le monde à part des roms. Cette source d’inspiration ayant donné, par le passé, des réussites admirables telles que « Latcho Drom »(1993) ou « Gadjo Dilo »(1997). Pour son dernier opus « Geronimo », il rend aussi hommage à la profession d’éducateur, un corps de métier rencontré pendant sa période de maison de correction à son arrivée en France dans les années soixante.
« Geronimo » c’est justement, Gemma interprétée ici par Céline Sallette(remarquée dans la série « Les Revenants »). Le surnom de l’éducatrice fait référence au grand chef apache ayant combattu contre les blancs lors de la colonisation de L’Amérique.
Gemma, cherche à apaiser les tensions entre les communautés au sein desquelles elle travaille. Tout va exploser lorsqu’une jeune femme turque, Nil Terzi(Nailia Harzoune), tente d’échapper à un mariage forcé en prenant la fuite avec son amoureux, un gitan, dénommé Lucky Molina(David Murgia). S’en suivront des joutes musicales entre les deux clans.
De part son universalité « Geronimo » va droit au coeur. Pour l’inspiration, évidemment, il tient tout autant de « Romeo et Juliette » que de « West Side Story », voire « Do the right thing »(1989),de Spike Lee, version franco/gitane.
Fidèle à lui-même, Gatlif explore avec talent les thèmes qui lui sont chers, marginalité, différences, musique et culture(s). Le couple des amoureux est au centre du récit, mais la vraie révélation vient de Céline Sallette: cette femme de caractère se bat pour les autres pour une autre femme, dans un contexte où souvent les femmes subissent le poids des traditions et du communautarisme.
« Geronimo » aborde aussi le sujet de la banlieue, là où les pouvoirs publics peinent à agir à la racine des problèmes qui minent la France contemporaine.
Côté bonus et support, simplement la bande annonce. Dans le cas présent, le film se suffisant largement à lui-même, pour des compléments d’information on peut se référer au site officiel de Tony Gatlif:
http://www.tony-gatlif.com/
Commentaire(s)
C’est vrai que rien ne vaut le blu ray bien fait, je me suis fait le troisième homme de Orson Welles récemment sorti et ce fût la claque!! Je me réjouis pour Pierro et A bout mais le Mépris est pour moi un des films les plus indigeste que j’aie eu l’occasion de voir (parfois l’état d’esprit fait la météo du film mais là je ne veut même pas lui donner une seconde chance!)