Nous sommes à Cuba en 1948, Chico (voix de Bebo Valdés), pianiste talentueux féru de jazz tombe sous le charme de la belle Rita (voix d’Idania Valdés), de plus celle-ci est une des meilleures chanteuses de l’île. Le coup de foudre est réciproque, mais leur relation sera des plus tumultueuses.
Le duo gagne un radio-crochet avec une des compositions de Chico, c’est le début de la gloire mais aussi la séparation puisque Rita accepte un contrat pour partir seule à New York, suivront quarante ans pendant lesquels leur destin se croisera sans jamais réussir à les réunir à nouveau.
« Chico & Rita » est un récit très fortement inspiré par la vie de Bebo Valdés. Il commence à un moment charnière où la musique cubaine à fortement influencé le jazz en donnant naissance au « latin jazz ».
En parallèle, à cette époque, un courant nouveau révolutionne le jazz, il se nomme « bebop » et tard la nuit il envahit les scènes des clubs new-yorkais, personnifié par Dizzy Gillespie, Charlie Parker ou Thelonious Monk.
Les grands orchestres (big-bands) aux arrangements très écrits avec de courtes interventions des solistes, cèdent la place aux petits ensembles dans lesquels l’improvisation et la virtuosité sont reines.
Dans le film apparait aussi Chano Pozo, percussioniste ayant grandement contribué à la fusion entre jazz et musiques afro-cubaines, mais également le crooner Nat King Cole.
Par la magie de l’animation, Mariscal nous fait parcourir les rues de la Havane puis celles de New-York, de Las Vegas avec une étape à Paris.
Le long-métrage décrit aussi l’histoire passée et présente de l’île, mais aussi l’âpreté de la condition des musiciens aux USA qu’ils soient noirs ou métisses.
En somme, si vous aviez aimé le film « Buena Vista Social Club » de Wenders, vous en retrouverez ici les ingrédients musicaux, avec une touche de jazz, la romance en plus.
Le choix de l’animation aux couleurs chatoyantes renforce le côté sensuel d’une histoire de musique et d’amour qui- sans dévoiler la fin- et par la grâce d’une chanteuse actuelle (Estrella Morente) finit bien.
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