Roman Polanski est un maître incontesté du huis-clos, il l’a prouvé par le passé avec « Répulsion »(1965), « le Locataire(1976) et à présent avec « Carnage ».
Le cinéaste rêvant d’un récit avec unité de lieu, la pièce à succès, « Le Dieu du Carnage » de Yasmina Reza, se prêtait donc idéalement à une adaptation cinématographique de sa part. De plus, signalons que Polanski a travaillé en collaboration avec la dramaturge pour l’écriture du scénario de « Carnage ».
En voici le sujet, deux couples se réunissent pour une séance de conciliation après que leurs enfants respectifs en soient venus aux mains dans la cour de récréation.
Pour être plus exact, un des deux enfants a frappé l’autre avec un bâton.
Dans l’appartement, il y a Pénélope Longstreet (Jodie Foster) et son mari Michael (John C. Reilly) les parents de Zachary l’enfant agressé, il reçoivent Nancy Cowan (Kate Winslet) et son époux l’avocat Alan (Christoph Waltz), quant à eux géniteurs de Zachary, le « cogneur ».
Persuadés qu’on peut s’entendre entre gens civilisés sans passer forcément par le biais de la justice, les deux couples vont essayer d’aplanir le terrain et discuter le sujet de manière non émotionnelle. Tout se passe bien dans un premier temps mais lorsque les effets de l’apéritif se font sentir les convives baissent leur garde et se montrent sous leur vrai visage, la violence des échanges va croissant.
Pénélope (incroyable Jodie Foster) de plus en plus hystérique, met en avant son engagement alter-mondialiste en Afrique et sa non-violence, mais à vrai dire elle culpabilise de tant d’aisance matérielle (la scène du vomi sur le catalogue rare d’exposition est révélatrice à cet égard).
Son mari (Michael) finit par sortir de sa placide réserve, avouant qu’il s’est débarrassé du cochon d’Inde de leur fille, sans états d’âme, pire, il n’en ressent aucun remords.
Face à eux Alan (Waltz), distant et distrait en permanence par son téléphone portable, finit, las, par prendre la défense de son fils, considérant, qu’après tout, il n’a eu qu’un comportement des plus virils.
D’ailleurs les tensions entre lui et son épouse sont aussi mises en évidence et les reproches fusent entre eux.
L’action se déroulant en temps réel, les quatre acteurs sont en (quasi) permanence sous l’objectif.
Dès lors, la gamme des sentiments et de comportements abordés est impressionnante.
« Carnage », nous donne l’occasion de voir une véritable performance des acteurs présents.
Mention spéciale (en VO), à Jodie Foster!
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