Aujourd’hui je vous enterre six pieds sous terre… attention aux personnes sensibles…
Vous vous réveillez dans un espace clos sous 1 tonne de terre irakienne avec seulement 90 minutes d’oxygène avant de vous endormir à jamais. L’air vous manque déjà, la lumière aussi… forcément vu qu’il fait nuit!… Bienvenue dans Buried, le tour de force qui vous fera passer 1h30 de pure angoisse dans un cercueil, avec pour seuls amis un Zippo, un stylo et un téléphone portable à moitié chargé…
Mais vous vous dites: on n’est quand même pas durant tout le film dans un cercueil ?! Et bien si ! Dans une ambiance claustrophobique éprouvante! Pour ma part, ça faisait depuis The Descent que je n’avais éprouvé ça, à part la splendide première scène des Inglourious Basterds de Tarantino ! Une oppression permanente dès les premières secondes, pour peu que l’on se mette dans les conditions “cinéma” parfaites avec ; lumières éteintes, écran le plus grand possible et son 5.1 pour encore mieux plonger dans ce cauchemar éveillé. Et là, notre souffle commence à manquer, on se crispe à la place de l’acteur quand celui-ci crie, bouge trop ou allume sans cesse son briquet. On sent l’oxygène se dilapider et on a réellement peur qu’il en gâche trop. On s’excite vraiment pour qu’il arrête de tant gesticuler et faire n’importe quoi : ) La tension, palpable dès le premier écran noir, est maintenue pendant tout le métrage avec des pics terribles et des rebondissements bien amenés. On a souvent envie d’allumer la lumière et d’ouvrir les fenêtres pour se rappeler qu’on est bien vivant et juste devant notre écran. C’est vraiment une expérience à vivre très intense.
Et le deuxième exploit du film est son seul et unique acteur qui porte donc sur ses épaules l’intégralité du film de manière remarquable ! Il est juste INCROYABLE, on est corps et âme avec lui dans sa souffrance et son malheur. Mais d’autres éléments contribuent à la réussite du film et à son pouvoir d’immersion, comme le temps qui passe vu qu’on lui a fixé un ultimatum et que l’oxygène manque…, le son car on a vraiment l’impression d’être enfermé avec lui dans sa cage de bois…, et les peurs humaines auxquels il est confronté comme la solitude, l’obscurité, le manque d’air et d’espace ainsi que l’inconnu, la peur du complot et j’en passe. Tout au long du film on se demande bien ce qui se trame derrière tout ça et grâce aux différentes pistes que l’on nous suggère au fur et à mesure, on se fait mille scénarios possibles dans notre tête, c’est aussi ça sa force ! Et dans toute cette folie humaine on espère (on prie !) sans cesse que Marcel Beliveau débarque à tout moment pour nous dire : “Mais non c’est surprise sur prise, eh oui il y avait des caméras là, là et là dans ce sacré cercueil !” Pour la petite anecdote le film a été tourné en seulement 17 jours et c’est juste le huis clos ultime ! (tel que l’avait défini Alfred Hitchcock dans Lifeboat (1944) : peu de personnages, un unique lieu d’action, autant d’éléments qui favorisent la montée de la tension psychologique).
Alors, si vous aimez les sensations fortes, commencez à creuser pour rejoindre Ryan Reynolds dans un chef d’oeuvre qui marque au fer rouge.
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