Chaque lundi, aux alentours de 16h30, votre humble serviteur Florian de la Fnac, chronique un manga de son goût: une découverte, un classique ou une curiosité.
Et ce mois-ci, une nouveauté : des catégories ! On finit avec Coup de cœur du mois, une section où il sera question d’un manga qui m’aura vraiment touché, pour diverses raisons. Il pourra donc appartenir à n’importe quel genre, l’important étant l’effet qu’il a eu sur moi. Mots d’ordre : ressenti et passion !
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Cette semaine dans Coup de cœur du mois : Bride Stories de Kaoru Mori, chez Ki-oon.
Manga rare, car attachant et profond, Bride Stories a bien mérité son Fauve d’or au Festival d’Angoulême en janvier dernier, chose rare pour un manga. Je vous parle aujourd’hui du volume quatre de cette série qui prend son temps à sortir, mais quand on voit sa qualité on comprend pourquoi.
Nous sommes au Kazakhstan, au XIXe siècle, dans un petit village appartenant à un clan. La vie y est paisible et simple, et tout le monde est en joie, car le jeune Kaluk (12 ans) va épouser la jolie Amir, de huit ans son aînée. Nous allons donc suivre la vie de ces jeunes mariés et voir comment Amir va s’intégrer dans une famille qui a ses propres us et coutumes et comment Kaluk va devenir un homme et surtout un mari. À l’époque les mariages arrangés sont normaux et satisfont tout le monde. Seulement voilà, la famille d’Amir aimerait la reprendre pour la marier à un clan plus riche, quitte à le faire par la force. Seul souci : Kaluk et elle sont tombés amoureux l’un de l’autre et il fera tout pour la garder. Cette histoire n’est que la première, qui ensuite s’élargira pour en englober d’autres, différentes, mais toute aussi passionnantes, d’où son titre : Histoires d’épouses.
La force de ce manga se partage entre la découverte et la passion. D’abord la découverte, car nous sommes plongés dans un monde à la culture méconnue et intrigante. Kaoru Mori prend le temps de bien placer son environnement et prend parfois des chapitres entiers pour nous exposer des us, sans pour autant nous barber. La confection des étoffes, les rivalités entre clans, la solidarité intrafamiliale, le fonctionnement des mariages, etc. On entre complètement dans cet univers, grâce aux détails apportés aux petites choses du quotidien. Elles sont d’une importance de premier ordre, car ils sont l’essence de la vie des Kazakhs. Ce rapport très fort à la vie se reporte ainsi sur les intrigues. Les enjeux en sont simples, mais fonctionnent à merveille. Les personnages sont très attachants et finalement on se surprend à développer une grande empathie pour eux et pour ce qui leur arrive. On a l’impression de découvrir cette famille, de l’apprécier et petit à petit d’en faire partie.
Tous les ingrédients sont réunis dans cette magnifique saga familiale, qui fait avant tout passer la simplicité de la vie et l’espoir. Un manga rafraîchissant et dépaysant, qui met vraiment du baume au cœur.
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