Walter White: profession enseignant en physique-chimie. Nom de code: « Heisenberg ». Jesse Pinkman: profession branleur-dealer. Nom de code « Captain Cook ». Lieu de l’action: Albuquerque, Nouveau Mexique, autrement dit plaque tournante du trafic de drogue entre les States et le pays des sombreros.
On constate trop souvent l’essouflement des scénaristes dans des séries redondantes où personne ne sait vraiment à quelle saison on en est et qui blasent plus qu’elles n’enthousiasment (les experts, NCIS, New York section criminelle, New York police judiciaire….). C’est là que Breaking Bad intervient et bouscule un peu la donne.
Walter White (Bryan Cranston, connu pour son rôle de papounet déjanté dans la série Malcolm) est un père de nature discrète et méthodique en lien avec son activité professionelle qui n’emballe guère ses élèves post-ados du lycée local. Classique, qui n’a jamais roupillé ne serait-ce qu’une minute lorsqu’on lui parlait d’hydrogène, de molécules et autres becs bunsen. En bon chef de famille, Walt travaille dur pour subvenir aux besoins de sa femme enceinte et de son fils de 16 ans légèrement handicapé. Mais quand une toux grasse et alarmante lui annonce le verdict cancéreux dont il souffre, sa vie va prendre une tournure plutôt nouvelle, fêlée, voir-même dangereuse. Le syndrome du mec qui n’a plus rien à perdre va envahir ses pensées, surtout quand la facture salée des plus grands spécialistes de la chimio va commencer à ronger le frêle matelas d’économies du couple.
Quels moyens existent pour se faire de l’argent rapidement et en grosse quantité? Le deal. Et demander à un chimiste de préparer des amphets, c’est comme demander à un curé de donner la messe. Facile. C’est au cours d’une virée d’observation avec son beau-frère « super-flic » des stups que Walt va avoir le déclic illicite: renouer avec un ancien étudiant junkie déjà ancré dans le milieu afin de dealer de la dope. D’entrée la relation surfe sur un je t’aime moi non plus (le lien prof-élève ne disparait pas comme ça) vulgaire et violent, mais leur collaboration productive prendra peu à peu le dessus. Entre la minutie de l’un et la naïveté impulsive de l’autre, le duo infernal va connaître des péripéties violentes et chanceuses, échappant de justesse aux flics et aux règlements de compte. Leur atout majeur? la qualité de leurs amphets, qui attirent les gros poissons, les gros clients, et forcément les prédateurs. Sous des pseudos aussi parlants qu’insignifiant (pour le QI bien entamé des dealers qu’ils croiseront), « Heisenberg » et « Captain Cook » vont se faire un nom à bord de leur labo ambulant (un vieux camping-car couinant et fumant). Sans oublier les doutes qui gangrènent le couple de Walt, sa femme n’ayant aucune idée des agissements illégaux de son cher époux: son rôle de fournisseur va s’étendre à mesure que sa relation amoureuse se dégrade.
Entre coups de bol, coups de sang et coups bas, Breaking bad révèle un scénario, original, dramatique et accrocheur, des acteurs biens choisis (et jusqu’alors inconnus), et un environnement dont on découvre le caractère vicieux et parfois fatal. Vince Gilligan avait déjà révolutionné la monde de la série TV avec X-Files dans les années 90, et il va une fois de plus rafler pas mal de récompenses télévisuelles avec Breaking Bad. Le parallèle est intéressant avec l’addiction que l’ont peut avoir à une série TV qui devient ici une sorte de drogue, les dangers du cartel en moins…
Série disponible en Zone 1 et version originale sous-titrée. Pour la version française, patientez jusqu’en 2011…
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