Le nouveau Bilal n’en est pas vraiment un ! Il s’agit plus d’un guide du Louvre qu’autre chose.
Bilal s’est baladé dans le Louvre, a sélectionné 22 œuvres, les a photographiées, puis a peint par dessus ces dernières des fantômes. Avec à chaque fois un texte d’introduction de l’œuvre et une biographie de l’artiste, ainsi que la photo originale sur laquelle il a travaillé.
Concept intéressant en soi, Les fantômes du Louvre n’en reste pas moins un parcours personnel documenté et illustré, et non une bande dessinée. On comprend parfaitement le désir de Bilal de vouloir parler du Louvre de cette manière, vu l’évolution de son œuvre de plus en plus visuelle et de moins en moins narrative.
Pour ma part, j’attendais avec impatience cet album, d’une car j’aime le style de Bilal et de deux car la collection Futuropolis/Louvre compte des chefs-d’œuvre dans ses rangs : Période Glaciaire de De Crécy, Aux heures impaires de Liberge ou encore Le ciel au-dessus du Louvre d’Yslaire. Mais pour ce Louvre/Bilal, tout ce qui m’est resté après la lecture est une impression d’inachevé difficilement supportable, comme le sentiment que Bilal ne s’était pas vraiment donné de la peine. Car, au final il s’agit simplement de 22 illustrations superposées sur des photos, et c’est sans compter les 44 pages de gardes quasi-vides et les répétitions des croquis. En tant que lecteur, je me sens donc un peu blousé par ce livre, sur ma faim. Mais au fond, ce n’est pas vraiment surprenant, car depuis la Tétralogie du Monstre, Bilal va de plus en plus vers un style minimaliste (Animalz, Julia et Roem), loin de la densité et de l’écriture inspirée de la Trilogie Nikopol.
Mais que ça plaise ou non, force est de constater que Bilal auteur-de-BD s’efface encore une fois devant Bilal l’artiste. Les fantômes du Louvre n’en reste pas moins un guide conceptuel de qualité, qui fait aussi office de catalogue d’exposition, mais décevra ceux qui attendent encore une nouvelle aventure de science-fiction, comme seul lui sait en faire.
Laisser un commentaire