Pas de chance pour eux, les mythiques Big Star se trouvaient au mauvais endroit:
Memphis, à priori plutôt pas mal géographiquement et historiquement parlant puisqu’il s’agit d’un des épicentres du rock and roll.
Si ce n’est qu’à la fin des années soixante/début septante c’est la soul du label Stax qui domine le terrain et non pas une pop mélodique inspirée de la fière Albion.
Au mauvais moment:
justement, le temps de la pop anglaise est révolu et même si d’autres aussi s’obstinent à en préserver l’esprit sixties(Badfinger/Raspberries), l’heure est aux démonstrations virtuoses et autres concept albums pompiers.
Tout faux et tout juste à la fois pourtant. En somme, Big Star avait dix ans d’avance, puisque ce sont les groupes de « College rock » des années 80 qui revendiqueront leur influence(R.E.M./Replacements et surtout les Posies). D’ailleurs même les radiophoniques Bangles, en hommage à la bande de Chilton reprendront « September Gurls » sur leur second album.
Sans oublier les écossais de Teenage Fan Club, sur lesquels l’influence de Big Star est manifeste.
Formation du groupe:
Chris Bell(guitare et chant) a déjà jammé, au collège avec Alex Chilton(guitare et chant) et c’est tout naturellement donc qu’il propose à Alex de monter un groupe, celui-ci décline l’offre préférant se joindre aux Box Tops, s’ensuivent quelques hits(« The Letter »). Puis Chilton lassé quitte les Box Tops. Il tente une carrière en solo à New York en vain.
Entre-temps Bell crée Icewater(ou Rockcity) avec Jody Stephens(batterie) et Andy Hummel(basse). Chilton les rejoint, Big Star est né.
Le premier album du groupe est un pur bijou du début à la fin, fait d’harmonies vocales majestueuses et de guitares scintillantes.
Il y a des ballades bouleversantes « Thirteen » ou « ballad of el Goodo », mais le groupe est aussi capable de pondre des rocks bien sentis comme « Don’t lie to me » ou « Feel ».
Ironiquement une mauvaise distribution et peu de publicité feront que les ventes seront moindres.
Le deuxième effort du groupe voir le départ de Chris Bell(dont les démos d’un album solo seront rassemblées et publiées quelques années plus tard sous le titre « I Am the Cosmos »).
Les compositions de Chilton sont fortes mais il manque la patte de son coéquipier ainsi que son apport vocal.
La débacle:
Au moment de l’enregistrement du troisème album de Big Star, en 1975, la maison Stax fait faillite.
L’album ne sera publié que de façon posthume, beaucoup plus tard, en 1993 sous l’appellation « Third/Sisters Lovers ».
Epilogue(heureux):
Après une carrière erratique, en tant qu’artiste solo, Alex Chilton, sous l’impulsion des Posies réactive Big Star, s’en suivront quelques concerts, et un album live en 1993(« Columbia: Live at the Missouri University »), ainsi qu’un disque studio en 2005(« In Space »).
Un magnifique coffret, truffé d’inédits et de démos, en 2009 vient rappeler l’héritage de Big Star(« Keep an Eye on the Sky »), mais le 17 mars 2010 Alex Chilton décède d’une crise cardiaque à la Nouvelle Orléans.
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