La soirée d’ouverture du Festival Tous Ecrans, jeudi 31 octobre, m’a permis de voir la nouvelle création des frères Coen.
« Inside Llewyn Davis », deuxième film des Coen centré sur la musique, le premier étant « O’Brother ».
Le sujet en est relativement simple; pendant une semaine on va suivre Llewyn Davis, chanteur de folk.
LE PITCH:
Nous sommes à New York au début des 60’s et notre homme comme des centaines d’autres inconnus tente de percer dans le circuit des clubs de Greenwich Village. A l’instar d’un Bob Dylan, Llewyn Davis(Oscar Isaac), est fauché et squatte le canapé des amis et mécènes amateurs de folk.
Il est talentueux mais peut-être que son obstacle principal c’ est lui-même. Sa carrière musicale avait démarré très fort avec un duo: les Timlin Brothers. Malheureusement son frère s’est suicidé et depuis Llewyn déteste les harmonies vocales.
A la difficulté de réussir dans le métier viennent s’ajouter des problèmes personnels. Sa petite amie, Jean(Carrey Mulligan)apprend qu’elle enceinte et se comporte de manière odieuse, de plus, notre chanteur va perdre le chat que lui avaient confié un couple de passionnés de folk…
Au court d’un long périple en voiture, Llewyn ira jusqu’à Chicago pour passer une audition auprès du célèbre manager Bud Grossman(F. Murray Abraham) en vain. Renonçant à la musique pour retourner travailler dans la marine marchande. On reconnait la voix et le profil d’un certain Robert Zimmerman(Bob Dylan) qui passe après lui sur la scène du Kettle of Fish.
Semi-déception:
Film subtil et en demi-teintes, le dernier opus des Coen déçoit un peu de prime abord. Ce n’est pas le feu d’artifice foutraque de « Burn after reading », ou l’humour noir et tranchant d’un « Fargo ». De plus, il n’accédera pas au statut culte d’un « Big Lebowski ». Par sa finesse, il se rapprocherait de « A Serious Man ».
Peu importe, finalement, car d’un autre côté en termes de film musical, c’est une pure réussite.
Là ou l’habituel film musical, comporte des anachronismes et moult clichés et très souvent présente des acteurs mimant ou faisant semblant de jouer d’un instrument, « Llewyn(…) » dépeint plein de situations avec vérité et soin dans les détails et les chansons composées pour l’occasion tiennent vraiment la route.
Que ce soit la visite chez son éditeur et sa secrétaire(hilarante!). La séance d’enregistrement « alimentaire » dans un grand studio(CBS) où notre héros en compagnie d’un collègue; Jim Berkey(excellent Justin Timberlake), concocte une chanson commerciale. Un succès au hit-parade, pour lequel ne pensera même pas réclamer des droits d’auteur en bon puriste qu’il est!
Les Coen ont même pastiché le Kingston Trio. Une sorte de boys band folk avant l’heure, avec barbichettes et pulls blancs tricotés main, emmenés par Justin Timberlake, of course!
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