La Tatoué ou la rencontre de deux mastodontes du cinéma Français
Modigliani était t-il tatoueur ?
Le postulat de départ est simple. Louis de Funès incarne Félicien Mézeray, amateur « obsessionnel » d’art, surtout de peinture.
Amateur mais aussi arnaqueur, très malin, très avide. Lors d’un passage chez son artiste amateur, Félicien fait la connaissance d’un ancien légionnaire.
Le dénommé Legrain, interprété par Jean Gabin, torse nu, laisse apparaître un tatouage au milieu de son dos. Une œuvre d’Amadeo Mogliani gravée sur sa peau.
Il n’en faut pas plus à Mézeray pour perdre le sens commun et se donner comme mission de posséder cette œuvre si spéciale.
Mais Legrain est-il bien celui qu’il prétend être ? Mézeray a t-il était inspiré dans sa négociation ?
De Paris au Perigord Noir, nous allons suivre nos 2 protagonistes coincés entre des businessman Américain, des brigadiers, un artisan qui marie sa fille, une femme tyrannique au rire agaçant, son valet sarcastique et bien d’autres…
Une adaptation compliquée
En 1968, Louis de Funès est au top de sa popularité. La Grande Vadrouille, qui date de 1966, est un succès incroyable, tout comme Le Corniaud, Oscar ou Le Gendarme.
Jean Gabin lui, possède la plupart de ses succès dans la décennie précédente. Les Misérables, la Traversée de Paris ou Touchez pas au Grisbi.
Dans le passé, les deux acteurs ont partagé l’affiche par 3 fois. Gabin, plus expérimenté, comme locomotive. Cette fois-ci les 2 monstres sacrés se retrouvent sur un pied d’égalité.
Sur une idée de Maurice Jacquin des Films Copernic, avec une adaptation de l’œuvre de Alphonse Boudard - Gégène le tatoué, l’élaboration du scénario rencontre de nombreuses difficultés.
Au final, le film sera tourné au jour le jour, le scénario étant réécrit par Pascal Jardin et les scènes réadaptées.
Des décors périgourdins
Comment représenter la « petite demeure » de campagne de Legrain ?
Avec le château médiéval de Saint-Vincent-le-Paluel pardi ! Située en Périgord Noir, proche de Sarlat et chargée d’histoire, la bâtisse est un personnage à part entière du film de Denys de La Patellière.
La Chenard et Walcker de 1925, automobile Française, conduite par Legrain/Montignac nous accompagne tout au long des pérégrinations de notre duo.
Un voyage dans le passé, une époque que tous n’ont pas connu, le temps des francs français (on parle de millions dans le film mais à remettre dans son contexte), des téléphones introuvables (à part à la poste), des pilleurs de châteaux et des détectives privés.
De Funès/Gabin, une collaboration pas de tout repos
L’histoire raconte que malgré leur bonne entente, la tension était palpable entre les 2 monstres du cinéma français.
L’un jaloux du succès de l’autre, l’un sous pression à cause de la présence et du charisme de l’autre.
Au final, les deux acteurs se répondent parfaitement à l’écran. Jean Gabin en ex légionnaire gueulard proche des mimiques d’un film d’Audiard, et un Louis de Funès cabotin et nerveux, prêt à tout pour obtenir ce dont il a besoin.
Le tatoué fait partie de ces comédies françaises qui méritent d’être découvertes car n’étant pas dans le top filmographique de nos 2 acteurs. Et même si le film possède ses faiblesses, la réunion de telles stars est ce dont nous avons tous rêvé de voir un jour. Gabin et De Funès sont à la hauteur.
Laisser un commentaire