A l’heure où le prochain Star Wars va enfin sortir sur les écrans, voilà que ce cher Alexandre Astier après avoir apporté quelques « précisions » sur la légende du roi Arthur (Kaamelott) et porté quelques éclairages sur la vie de J.S. Bach (Que ma joie demeure), s’est mis en tête de répondre à cette question qui nous taraude tous : Sommes-nous seuls dans l’univers ? Place à l’Exoconférence!
Au travers d’un nouveau spectacle en solo à l’allure très théâtral assisté de la très facétieuse Swan 5.0, sa nouvelle interface de présentation fraichement mise à jour (pas forcément pour son bien), Alexandre Astier va tenter de régler une fois pour toute la question de la vie extraterrestre.
Passionné depuis son enfance par l’espace, Astier en savait déjà un peu plus que le commun des mortels sur la question. Mais afin de monter un spectacle cohérent qui tienne sur une base scientifique, il a dû en bourreau de travail qu’il est, se documenter énormément sur la question et n’a pas hésité aussi à interroger d’éminents chercheurs sur les connaissances actuelles en matière de physique, d’exobiologie et d’astronomie.
Et pourtant elle tourne…
L’Histoire tient aussi une place importante dans son sujet d’étude car cette dernière a souvent vu la « vérité scientifique » être malmenée par les idées préconçues et la crainte de l’inconnu. Un certain Galilée pourrait nous en dire long sur la question, pour avoir remis sur la table (reprenant l’idée de Copernic) que c’était en fait la Terre qui tournait autour du Soleil (Héliocentrisme) contredisant le géocentrisme de l’ami Ptolémée et du coup pas mal de dogmes religieux. Sur ce terrain Copernic s’était bien gardé d’en rester à l’hypothèse pour éviter les foudres de l’Église.
De nos jours la situation n’est pas forcément plus brillante au vu des nombreuses théories de la conspiration qui circulent grâce au web qui sont malheureusement souvent dues à une grande ignorance et à une sorte de fantasme de rendre la réalité plus romantique et occultant ainsi les vrais défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. On constate aussi une certaine tendance à considérer nos ancêtres comme de parfait boulets incapables de construire les pyramides de Gizeh ou d’élever les statues de l’ile de Pâques par la stupide assertion qu’on ne comprend pas comment ils s’y seraient pris et d’en conclure savamment qu’ils auraient été aidés… par des extraterrestres.
Quelques-uns de ces clichés et idées reçues sont d’ailleurs malicieusement exposés sur de petites cartes accompagnant le DVD du spectacle. On y voit le roi Maya Pacal prétendument assis sur un speederbike tout droit venu de Star Wars pour rejoindre l’au-delà… alors qu’en fait il descend l’arbre de vie. Une de mes préférées est celle du « Moon Hoax », en effet certains croient dur comme fer et j’en ai parmi mes connaissances… que le programme Apollo n’était une vaste et coûteuse supercherie tournée dans les studios d’un certain Stanley Kubrick. Mouais… donc du coup on aurait inventé les verres anti-rayures, les joysticks de nos consoles, les microprocesseurs, les filtres à eaux, les matériaux à mémoire de forme et tant d’autres choses que nous utilisons aujourd’hui, pour tourner un film ? Pour certains, tout cela est trop beau pour être vrai apparemment et c’est bien triste voire insultant pour tous ceux qui ont mis leur génie et parfois leur vie au service de la conquête spatiale. Une très jolie page démonte avec humour et méthode les prétendues preuves du Moon Hoax.
David Vincent les a vus
Pour en revenir à nos « amis » extraterrestres qui apparemment n’ont de cesse de venir nous faire coucou ou de jouer avec nos pilotes, d’enlever nos semblabes pour en ausculter les…(je ne veux même pas savoir), de nombreux témoignages soulèvent des interrogations. Parfois certains sont vraiment troublants et d’autres totalement farfelus. Avant d’écrire son spectacle, Astier pensait avec espoir trouver quelque chose de scientifiquement valable dans tous ces témoignages et spéculations. Il s’est vite aperçu au fil de ses études que, malgré le foisonnement d’imagination des mythologies extraterrestres dont lui-même est en admiration, nous sommes loin de tout et que la probabilité d’entrer en contact avec une autre civilisation est épouvantablement faible. Il constate dans « que tout ce qui existe en matière de mythologie extraterrestre est une chose qui remplit le vide dû à notre incompréhension ». Hors ne pas comprendre un phénomène est difficile à accepter, mais c’est pourtant le quotidien des scientifiques. Le spectacle est donc devenu plus critique après son travail d’étude. Finalement c’est le voyage qui transforme et non la destination.
L’Exoconférence
Le résultat est vraiment instructif tout en restant drôle et plaisant. Astier s’amuse avec malice et élégance à démontrer l’infinie difficulté de répondre à cette question posée par le paradoxe de Fermi, « Mais s’ils existent, où sont-ils tous ? ». Il passe donc un peu en revue tous ces mythes et légendes qui occupent notre quotidien. Ainsi il évoque le quiproquo qui donna naissance à la forme de soucoupe volante dû à une certaine presse reprenant le témoignage de Kenneth Arnold (1947) qui décrivait des objets semblant se déplacer comme des soucoupes ricochant sur l’eau. Du coup comme l’important pour le rédacteur en chef étant « qu’un aveugle puisse lire l’article de l’autre côté de la rue, de nuit à travers une pute obèse » on simplifia par des soucoupes volantes… bien plus pratique pour la ménagère.
De même comment, mais bordel comment, des « types » qui ont traversé autant d’années lumières et cramé l’équivalent de plusieurs étoiles en énergie éviter, une ou deux super nova, trous noirs, ont-ils pu se crasher lamentablement dans le désert près de Roswell…? Bon comme on les a retrouvés à poil dans leur vaisseau (vu l’autopsie) on peut éventuellement imputer cela à la fatigue du voyage et du coup ils ont fait des conneries, loupé des créneaux, et ils se sont viandés… voilà… Anthropocentrisme, quand tu nous tiens…
Sont évoqués aussi tous les problèmes pour arriver jusqu’à nous, relativité du temps, l’impossibilité de dépasser la vitesse de la lumière, la quantité d’énergie nécessaire pour effectuer le voyage, sans parler de tous les obstacles à éviter, tout ça, tout ça… Un grain de poussière sur la route et pif paf la soucoupe quoi. Il y a aussi le problème de l’accélération et de la décélération qui doivent être effectués avec parcimonie pour ne pas vaporiser les occupants. D’ailleurs en voici un parfait exemple concret ci-dessous… totalement authentique.
Préparez-vous à passer en vitesse démesurée !
Et finalement pour quel but ce couteux voyage ? En tout cas pas pour l’échange technologique, ça non. Acheter l’intégrale des Beatles ? Ramener les frères Bogdanov ? Faire d’obscures analyses sur quelque partie de notre anatomie ? La réponse D ? Vous avez le droit de rêver, d’appeler un ami ou demander l’avis du public.
Ou sinon vous y trouverez un début de réponse dans le DVD du spectacle, disponible aussi en version Blu-Ray, avec plein de bonus dedans. Vous pourrez aussi profiter d’un entretien de haut vol… dans un salon de coiffure entre Astier et le physicien, Étienne Klein dans l’édition spéciale FNAC.
Version DVD
Version Blu-Ray
Coffret L’Exoconférence + Que ma joie demeurre en DVD
Bien sûr il n’est pas interdit de rêver, donc voici quelques splendides vidéos…
Petit voyage à l’intérieure de notre Voie Lactée © daveachuk
Notre Terre vue de l’ISS © daveachuk
Parfois c’est notre Soleil qui fait de l’Art © NASA Goddard
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