Anonymous, c’est un peu comme si Walt Disney sortait un dessin animé porno…
En effet, un des papes des blockbuster décérébrés, j’ai nommé Roland Emmerich – qui est à la base de films d’auteurs tels les profonds Independance Day, Le jour d’après ou 2012… mais oui, vous savez, ceux-là même qui font frémir les cahiers du cinéma à leur sortie… et pas de bonheur, il va sans dire ! – a décidé de prendre son public à contre-sens en réalisant un métrage en costumes, parlant de littérature classique ! Un sujet qui est encore classé dans la catégorie « légende urbaine ». Cette histoire serait celle de William Shakespeare, un p’tit gars qui a, en son temps, écrit certaines pièces de théâtre ayant relativement marqué son époque… D’ailleurs, on en parle encore de temps à autre de nos jours vu que la splendide série de livre Arlequins s’en est largement inspirée. A ne pas confondre avec la Pléiade qui tape plutôt dans les bibliothèques vertes… Bon, soyons sérieux, c’est plus particulièrement du fait que ce cher William n’aurait pas écrit une seule ligne de ses textes : un nègre aurait vraisemblablement tout fait à sa place ! Alors survivance d’un rite ou folie ? N’empêche qu’à travers l’histoire, bon nombre de personnes se sont interrogées sur sa réelle identité tel Sigmund Freud et Charles Dickens. Leurs arguments sont multiples : absence de mention d’œuvres littéraires dans son testament, inexistence de manuscrits littéraires d’époque, circonstances très floues des années de formation du jeune artiste, variation de l’orthographe de son patronyme, manque d’homogénéité du style et de la poétique des œuvres. Tant de choses qui pourrait remettre en cause la paternité de ses écrits et par-là même permettre au réalisateur allemand de nous proposer un film passionnant !
Plongeons, en costume, dans le grand océan trouble de l’histoire…
Le scénario et la mise en scène arrivent-ils à nous faire croire à ces folles interrogations ? Et comment ! On n’aurait pas misé un kopeck sur Emmerich dans cet exercice mais la magie opère fort bien. Si on a l’impression d’un début brouillon et déroutant, on plonge rapidement dans ce thriller mêlant intrigues politiques, scandales, romances illicites à la Cour et complots d’aristocrates avides de pouvoir, pour notre plus grand bonheur ! Les « un peu plus de deux heures » passent de fort belle manière. Et de la beauté, il y en a à tous les niveaux : de Rhys Ifans aux autres acteurs tous très justes, en passant par des costumes divins et une reconstitution d’époque aux petits oignons, l’immersion est totale. On prend plaisir à se concentrer sur l’évolution des différents protagonistes et de cette fable qui nous interroge.
Par contre, que ceux qui avaient crainte que le parcours du réalisateur ne se cale sur ce virage à 180° se rassurent, dans ses prochains projets on retrouve Independance day 2 et 3 !
16ème, 2011, Anonymous, critique, David Thewlis, Elisabeth, film, historique, rebellion, reine, Rhys Ifans, Roland Emmerich, Thriller, Vanessa Redgrave, William Shakespeare
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