Chaque lundi, aux alentours de 16h30, votre humble serviteur Florian de la Fnac, chronique un manga de son goût: une découverte, un classique ou une curiosité.
Cette semaine dans Vintage Classic : Anjin-san de George Akiyama, chez Le lézard noir.
Auteur encore peu connu en Occident, puisqu’un seul de ses mangas a été édité en français à ce jour (Jintaro, le caïd de Shinjuku), George Akiyama est pourtant quasi-incontournable au pays du soleil levant. Ses récits à valeur politique et sociale ont souvent été controversés et ont majoritairement contribués à sa réputation, mais il prouve avec Anjin-San qu’il peut aussi être tendre et philosophique.
Anjin-San est un monsieur entre deux âges. Il se promène et parcourt la campagne japonaise. Apparemment, il aimerait rentrer dans son village, mais n’a de cesse de faire des haltes, au rythme des rencontres qu’il fait. Toujours extrêmement calme, il entre dans la vie des gens sans bruits et répond naturellement à leurs inquiétudes et à leurs peurs. Il révèle en eux ce qui est beau et les traite avec respect. Il est l’îlot de tranquillité que nombreux cherche. Une tranquillité qui leur permet de mieux se connaître, de découvrir des choses inattendues et parfois inespérées en eux. Cette attitude étonnante fait d’Anjin-San un sage surprenant et désintéressé, mais très humain. La simplicité du personnage s’articule avec la simplicité des situations. Ici, rien d’extraordinaire ou hors-du-commun, mais des gens comme vous et moi qui vivent des vies parfois aliénantes, parfois frustrantes.
Dessiné entre 1982 et 1983, c’est en 2010 qu’Anjin-San fut édité dans son intégralité, d’où l’édition française d’aujourd’hui. Le graphisme est certes un peu daté, mais le fond est si simple qu’il nous va droit au cœur. À l’instar des travaux de Taniguchi, Akiyama nous offre une œuvre reposante qui nous rappelle les choses simples de la vie, sans avoir recours à un récit trop compliqué et des multitudes de personnages. C’est l’histoire d’un homme face à ses semblables et de son amour vrai pour eux et par extension pour nous lecteur.
Anjin-San est déroutant, désarmant et d’une justesse splendide de vérité.
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