LE PITCH:
De retour au Havre, après un voyage professionnel en Chine, Louise (Sophie Quinton), apprend qu’une jeune femme a été sauvagement assassinée en bas de chez-elle.
Fait étrange, aucun des habitants de l’immeuble n’a vu ni entendu quoi que ce soit.
C’est le cas aussi pour son mari Pierre (Yvan Attal), conducteur de bateaux au port, qui dans un premier temps prétend qu’il était absent.
Pourtant, très vite tenaillé par la culpabilité, Pierre va vouloir parler et briser la loi du silence du groupe, au risque de faire voler en éclat son couple, sa vie carrément.
Les médias par l’ entremise d’une journaliste (Nicole Garcia) vont aussi mettre leur grain de sable dans cette sombre affaire.
TOUT EST DANS LE TITRE…
Plus explicite et préféré au titre initial « Une nuit », « 38 Témoins » aborde un sujet délicat pour un film d’un cinéma que l’on pourrait qualifier de « moral ».
Aussi improbable que cela puisse paraître le film est basé sur un fait divers s’étant produit à New York.
D’ailleurs le long-métrage de Belvaux escamote très vite l’enquête policière et la recherche du coupable pour sonder la culpabilité, les remords et la lâcheté de ces 38 personnes… Pourquoi pas une seule d’elles n’a réagi?
Et au final, une question se pose pour nous, spectateurs de ce drame:
Comment aurions-nous réagi confrontés à pareille situation?
A ce titre, la scène de la reconstitution vous glace le sang, car elle vous fait réaliser à quel point les 38 témoins (la majorité silencieuse), n’ont pu en aucun cas ne pas avoir eu connaissance de l’innommable se produisant sous leurs fenêtres.
Les références assez fortes à Fritz Lang (M le Maudit) et John Ford ainsi qu’à Simenon pour la littérature sont très présentes.
Dépassant le simple cadre juridique de la « non assistance à personne en danger », l’indifférence, l’individualisme de notre société sont pointés du doigt dans ce film.
L’alchimie du film tient au jeu d’Yvan Attal et de sa femme dans le film (Sophie Quinton), seul personnage innocent dans l’affaire.
Décidément, la ville du Havre, est souvent la toile de fond des films (très différents) ces derniers temps, que ce soit Kaurismaki avec le film éponyme ou « La Fée » de Dominique Abel et Fiona Gordon.
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