1 Les Bois de Justice – 2 Tout l’Or de Paris
Olivier Bocquet et Julie Rocheleau
Editions Dargaud
Fantômas revient et il est en colère. Et pourtant les forces de police pensaient bien en avoir fini avec lui lorsque sa tête est tombée de l’échafaud ce 21 août 1911. Seize après sa première apparition et sa toute première confrontation avec Juve, alors simple agent, il réapparait soudainement sur la scène d’un théâtre ou l’on joue une pièce inspirée de ses crimes, la tête de l’acteur Valgrand à la main : « Et voici ce qui attend ceux qui osent se servir de mon nom pour commettre des œuvres médiocres ! ». Aidé par une Lady Beltham subjuguée, il revient aux affaires et convoque la pègre pour mener à bien son plan : vider Paris de tout son or ! Le Prince de l’Effroi, créé par Marcel Allain et Pierre Souvestre, retrouve toute son effrayante noblesse sous la plume de Bocquet et les pinceaux magiques de Julie Rocheleau. Créature sans visage à force d’en changer tout le temps, il est un cauchemar qui surgit à l’improviste le temps d’une apparition fulgurante et sanglante. Insaisissable, indéfinissable, machiavélique, il incarne les peurs et la violence d’une époque qui va basculer dans l’horreur. Les couleurs singulières de Julie Rocheleau, proche du fauvisme, donne à l’œuvre une profonde altérité. A noter que les films de Fantômas de Louis Feuillade ont été restaurés pour leur centième anniversaire, en 2013, par la Gaumont en collaboration avec Arte et la ZDF et devraient sortir prochainement en DVD. Un troisième tome viendra conclure cette trépidante aventure !
Silas Corey, le réseau Aquila (2 tomes)
Fabien Nury et Pierre Alary
Editions Glénat
1917. La guerre fait rage depuis trois ans maintenant. A Paris une lutte sans merci oppose le gouvernement de Joseph Caillaux et l’opposition mené par Georges Clémenceau. Ce dernier fait appel au détective Silas Corey pour retrouver un mystérieux courrier qui prouverait les accointances de Caillaux avec la baronne Zarkoff, marchande d’armes… Mais d’autres individus sont sur cette piste notamment le « 2e bureau » à qui Silas va également proposer ses services… Une fripouille ce Silas ? En apparence seulement car le monsieur est joueur. Elégant comme Arsène Lupin, perspicace comme Sherlock Holmes, il est secondé par Nam, son domestique passe-partout et intrépide. Et dans l’ombre est tapi le mystérieux Aquila qui évoque Fantômas ou le professeur Moriarty. Fabien Nury reprend les codes du roman-feuilleton en leur insufflant une forte dose d’actions menées tambour battant. Une nouvelle fois la narration est d’une limpide clarté et l’on suit les différents niveaux d’intrigues avec une fluidité déconcertante. On est tout de suite dans l’ambiance de l’époque et notre héros utilise toutes les ressources du progrès à sa disposition pour contrer le Mal. Silas, dont l’auteur ne dévoile que quelques bribes de son passé et de sa personnalité cachée, reste un personnage intriguant que l’on à hâte de retrouver dans une nouvelle aventure.
Docteur Radar, tueur de savants
Noel Simsolo et Frédéric Bézian
Editions Glénat
Hommage touchant aux feuilletons de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, Docteur Radar reprend tous les codes des intrigues policières de cette époque (Fantômas, Arsène Lupin, les romans de Gaston Leroux et Eugène Sue et même Jules Verne…) en alliant au dynamisme de l’intrigue une bonne dose d’humour. Paris, 1920. Le savant Gontran Saint-Clair est retrouvé mort dans le train qui le conduisait vers Berlin où il devait retrouver son homologue allemand. Une mort qui fait suite à celles des professeurs Bruno Vaillant et Aristide Vernon. Ces trois savants travaillaient sur la même idée : conquérir l’espace. Ferdinand Straub, gentleman-détective et as de l’aviation française, va mener l’enquête. Celle-ci ne manquera pas de rebondissements, on y croisera le peintre Pascin, une charmeuse de serpents et d’autres personnages tout aussi extravagant ! Et c’est la toute la réussite de Simsolo et de son scénario millimétré tout comme celle de Bézian dont le visuel ébouriffant embarque le lecteur dans une course effrénée ! La gestuelle des personnages atteint des sommets d’expressivités et enveloppe l’histoire dans une séduisante théâtralité poétique. Une édition limitée en noir et blanc accompagnée d’un cahier graphique dévoile encore un peu plus la maestria graphique de l’auteur.
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