Comme vous le savez, la Fnac en ce mois d’octobre 2010 fête ses 10 ans de présence en Suisse avec un millier d’offres : des journées spéciales pour nos Adhérents, des promotions, des magasins décorés pour l’occasion et, cerise sur le gâteau, un guide des Coups de cœur regroupant les meilleures chroniques des disquaires, libraires et conseillers DVD à paraître le 25 octobre. Voilà comment j’appelle un anniversaire dignement célébré!
Mais un autre enfant terrible fête également ses 10 ans en ce mois d’octobre… plus discrètement lui et sans panache ni cadeaux fabuleux. Mais comment peut-on priver un gosse si brillant d’une fête exceptionnelle et le laisser ainsi seul, à l’abandon ? Aurait-on déjà oublié son existence ?
Pourtant quand KID A est venu au monde, il était attendu comme le messie. Désiré, voulu, espéré… tout était prêt pour son arrivée. La presse, les fans,… les fans ?
Oui KID A est le 4ème album de Radiohead. Rien d’étonnant pour certains de mes collègues et clients que je vous en parle, je suis un fan inconditionnel de ce groupe. Et s’il n’y avait qu’un seul album que je pourrais emporter sur une île déserte (de préférence Maldives ou Seychelles et si celle-ci était équipée d’un lecteur CD, un panneau solaire pour le faire tourner et un casque pour écouter la galette !), ce serait KID A !
Désiré et attendu comme le messie puisqu’après 3 ans et demi de patience et le succès colossale de son prédécesseur, OK COMPUTER [un assemblage rock indé teinté d’électronique, 10 ans (au moins) en avance sur son temps et, vendu à plus de 5 millions d’exemplaires à travers le monde à l’époque]
Les fans, la presse retenaient leur souffle avant cet événement. Et là…
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Incompréhension, consternation, déception(s), évanouissements (?), stupeur, rébellion, choc !
Qu’ont-ils osé faire ? On parle de suicide commercial du groupe! Même Parlophone, leur label jusqu’en 2003, doutait du rejeton. Tout le monde attendait, en effet, un OK COMPUTER 2. C’est tellement plus facile après tout…
Eux disent qu’après la tournée de OK COMPUTER, fatigante, harassante, tellement ils étaient mis sur un piédestal… la dépression les guettaient, bref la pression commerciale et médiatique a eu raison d’eux, mais pas de leur talent. Ils décidèrent alors de se plonger dans les studios d’enregistrement, bidouillaient leurs machines et préparaient sans une certaine ironie, leur virage à 180°.
Le seul dans cette histoire qui sorti son épingle du jeu, c’est lui :
Parce que 10 ans plus tard, et quelques albums derrière eux, tout le monde s’accorde à dire que KID A est sans doute l’un des albums majeurs de RADIOHEAD, voire de la décennie, et ceux qui l’ont compris avant les autres ont eu une chance exceptionnelle.
Expérimental, mélangeant post-rock, jazz et électro, intriguant, révolutionnaire sans l’être vraiment, KID A est un album qu’il faut au moins écouter 10 fois pour seulement le « pénétrer » et le comprendre, mais une fois à l’intérieur : le bonheur ! On découvre à chaque fois un nouveau son que l’on avait pas perçu jusqu’alors, un sample de voix qui ne se trouvait pas là auparavant, des mouvements, un sentiment et une émotion à chaque nouvelle écoute. Ce disque, vous l’aurez compris, se déguste à l’aide d’un bon casque audio de préférence ! Car il est tellement bien étudié, combiné, construit, produit. Sans doute des heures de studios pour affiné chaque son, chaque effet, chaque balance ? Même pas…
Ils aiment à dire que leur maison de disque les a toujours fait travailler dans l’urgence, mais j’ai du mal à y croire vraiment. Comment un album peut-il être si parfait, si maîtrisé, masterisé… Au génie, au génie !!!! Crie-t-on au loin.
KID A est à classer au Panthéon Mondial de la Musique, au même titre que DARK SIDE OF THE MOON, LED ZEPELLIN IV, EQUINOXE…
J’ai bien aimé une locution que j’ai lue sur un blog : « KID A est un coming-out électro ». Voici d‘ailleurs l’adresse du site, car l’article (qui parle de KID A et d’AMNESIAC, le p’tit frère qui suivi en 2001) est vraiment fun !
Je vous laisse encore quelques extraits afin de découvrir les mélodies et de cette tension jubilatoire permanente qui règne au sein des titres de Radiohead…
Morning Bell, là une version live qui permet de découvrir l’univers, sinon l’original ici
Everything in its right Place, qui ouvre l’album (écouter les bidouillage de voix, les petits samples, c’est vraiment bien fichu)
Optimistic, ma préférée
mais aussi Idioteque, le morceau « dance » de l’album, How to disapear completely, encore en live et qui maîtrise douceur et tension divine.
(Je tiens à préciser que les vidéos Youtube, hors lives, sont l’œuvre d’amateurs puisque pour la sortie de KID A, aucun clip promotionnel officiel n’a été diffusé selon une demande du groupe, seuls les blips, sorte de mini-clip de 30 secondes, ont été produits)
Et comme chaque grand album possède sa propre légende (comme l’écoute de certains morceaux « à l’envers »), je vous laisse le soin d’apprécier celle des « 17 secondes » ou 16,8 pour d’autres: http://www.expressway.fr/dix-sept-secondes-pour-quoi-faire/
Vous pouvez découvrir le résultat de « KID 17 », dont voici un extrait (le plus évident pour moi)
Une anecdote sur la date de sortie en Europe :
La date prévue et annoncée est bien le 2 octobre 2000, mais les Cd mis en vente ce jour là ne le sont restés qu’une heure, car on s’est vite aperçu qu’il y avait une erreur de pressage. 40 secondes de la fin d’un live (de Pearl Jam) sont venus s’intercaler au début des chansons de Kid A, rendant les coupures de pistes erronées… Les Cd ont été retirés de la vente, la sortie fut repoussée de quelques jours… http://www.radiohead.fr/Kid-A,148
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