La fin des idoles, critique acerbe de la société
Aujourd’hui, coup de projecteur sur un premier roman prometteur : la fin des idoles de Nicolas Gaudemet.
A l’heure des selfies, des réseaux sociaux et des télé-réalités qui franchissent allègrement les limites de la décence, ce premier roman a le mérite de nous faire réfléchir sur les dérives d’un système qui nous dépasse et évolue bien trop vite.
Lyne, spécialiste des neurosciences, infiltre une chaîne de télévision afin de tester ses nouvelles découvertes, avec un seul objectif : guérir Paloma, candidate d’une télé-réalité, dont la soif de célébrité est insatiable. Le lien qui se créé entre les deux personnages est intriguant et on se demande où cela va les mener…L’emprise de Lyne sur Paloma devient de plus en plus forte : est-ce une étape nécessaire au processus de guérison ou le début d’un jeu dangereux ?
Nicolas Gaudemet. Source : compte Twitter
Guerre des audiences et jeux dangereux
La guerre des audiences fait rage entre les deux chaînes de télévision transmettant ce type de programmes. Les experts ont, de part et d’autre, des avis tranchés et opposés sur l’analyse des comportements des candidats. Un affrontement télévisuel va opposer Lyne Paradis, neuroscientifique, à Gerhard Lebenstrie, psychanalyste farouchement opposé aux méthodes des neurosciences.
Mais peut-on prétendre guérir ses patients en quête de célébrité en officiant soi-même sur des programmes télévisuels regardés par la France entière ? Peut-on prôner la fin des idoles en se mettant soi-même en scène ? Autant de questions auxquelles ce roman répond d’une belle manière. Car si Lyne choisit d’infiltrer le milieu médiatique, c’est en premier lieu pour s’attaquer au cœur du problème. En communiquant avec les candidats en quête de célébrité et un public qui les idolâtre, Lyne Paradis souhaite toucher le plus de monde. Est-ce la bonne solution ?
Un premier roman prometteur
La fin des idoles est un premier roman prometteur qui nous propose une critique acerbe de notre société ultra-médiatique où les réseaux sociaux sont omniprésents. Le récit va plus loin en s’attaquant aussi à la dictature du bonheur. Lorsque Lyne Paradis nous promet d’être plus libre en contrôlant nos moindres désirs, on reste perplexe….
Je conseillerais volontiers aux candidats et téléspectateurs de ces émissions de lire aussi Les Sept Plumes de l’aigle d’Henri Gougaud. A l’heure où l’on voudrait tout contrôler, à l’heure de l’ultra-connexion synonyme de déconnexion à la réalité, ce récit nous propose au contraire d’écouter notre corps, nos sensations, pour se sentir plus vivant, plus proche de la nature et des êtres qui nous entourent. Sans idole.
Belle lecture !
Sandrine
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