Quand on s’appelle Arthur Martin, ça n’est pas facile à vivre tous les jours, les gens vous parlent forcément de l’autre; vous savez celui des cuisines. En même temps, vous avez échappé à Jacques Martin, enfin…
Un jour le destin d’Arthur Martin (génial Jacques Gamblin), va croiser celui de Bahia Benmahmoud (Sarah Forestier).
La jeune fille, très libre et décomplexée est issue d’une famille post-soixante-huitarde.
Militante à l’extrême, sa vocation est de convertir le gens de droite en couchant avec eux.
Avec un nom pareil, elle se dit qu’Arthur Martin ne peut être que de droite.
Elle ne pouvait pas plus se tromper puisqu’il est un fervent socialiste et en particulier supporter de Lionel Jospin (un oiseau rare donc).
La rencontre de ces deux êtres antinomiques va faire des étincelles, en plus de leur passé et filiation leurs familles vont devoir composer ensemble.
Imaginez le tableau, les parents d’Arthur, férus d’inventions inutiles et le papa qui a travaillé toute sa vie dans le nucléaire mis face à la mère de Bahia, une anti-atome pure et dure.
On se dit que ça ne peut pas marcher.
Contre toute attente, ça va marcher.
C’est que le film, en abordant tous les sujets sensibles ou qui fâchent, pédophilie, xénophobie, communautarisme, Shoah, évite la caricature à gros traits , ou l’angélisme à deux balles.
Ce qui en soi est déjà un exploit dans un film français.
Le réalisateur s’amuse avec son sujet et à notre tour d’être amusés et d’en rire.
Et tout cela nous laisse avec un sentiment assez jubilatoire, le bonheur tout simplement d’avoir vu un film utile et profond.
D’ailleurs il semblerait que, depuis sa sortie, le réalisateur Michel Leclerc reçoit plein de courriers de gens émus par son film et lui parlant de leur nom à eux et des anecdotes liées à leur propre famille.
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