L’été, pénurie musicale, abondance de festivals. Le monde entier se dore la pilule ou se charge la mule, qu’on soit spectateur ou acteur des backstages arrosés. Où se tourner pour trouver un bon disque? Soudain une piste, un indice: Le New-Jersey. Mouais bon d’accord, ça reste une côte touristique de la face ouest étatsunienne, la bronzette, la plage, l’alcool qui coule à flots. Mais malgré tout, dans cette région (mafieusement réputée par les Soprano) qui a vu naître Bruce Springsten, on s’ennui; ou plutôt, on s’ennuierait sans Les Gaslight Anthem.
Adoubés et biberonnés par le Boss lui-même, les 4 trublions font du bringue à la pop californienne devenue de plus en plus molle au fil du temps (qu’ils sont loin les Beach Boys). Le surf innocent n’est plus en vogue, aujourd’hui les tatouages ont pris le dessus. Un côté vintage? C’est sûr. « American Slang » puise sa richesse dans le « Darkness on the edge of town » de Springsteen 30 ans plus tôt. D’un coup le rock (et le New Jersey avec) semblent revivre. Brian Fallon, archétype du petit balaise qu’il faut pas chercher mène sa barque de main de maître. Une voix, une énergie, une intensité qui transpirent depuis 3 disques: oui, the Gaslight Anthem est dans le vrai.
Le cocktail guitare-batterie fonctionne à merveille, les compos sont soignées et très bien produites, et les choeurs nous rappelent les plus belles heures du E-street band (« American slang », « Stay Lucky », « The Queen of lower Chelsea »). Preuve ultime de la filiation, Le Boss invitait il y a moins d’un an Brian Fallon pour interpréter « No surrender » devant un Hyde Park acquis à sa (leur) cause et rassuré que le Boss fasse des petits. Petit détail qui a son importance, The Gaslight Anthem est signé sur un label indépedant. Comme quoi on peut faire un bon album rock, certes moins garni de « tubes » que les pétroliers pollueurs (U2 en tête), sans passer par la case Major. Au final, « American Slang » est un disque remarquable, court (et donc plus proche d’une »durée Vinyle ») mais punchy à souhait. En concert à Winterthur le 24 Août à l’occasion du Festival Musikfestwochen.
Extrait à écouter ici: The Gaslight Anthem, « American Slang »
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